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 protect us from the truth (lloyd)

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Scar Lavon

Scar Lavon
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MessageSujet: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyMar 20 Juin - 20:13


EVEN WHEN I DOUBT YOU, I'M NO GOOD WITHOUT YOU
Every breath you take. Every move you make. Every bond you break, every step you take. I'll be watching you. Every single day. Every word you say. Every game you play, every night you stay. I'll be watching you.


Assise à la terrasse tu profites des rayons du soleil sirotant du bout des lèvres ta citronnade, la soirée à peine entamée les lueurs du jour ne déclinent pas cependant, s’éternisant sur un été presque caniculaire. La brise maritime empêche l’atmosphère d’être trop étouffante, tu tentes de profiter du remous des vagues en fond sonore mais ta mélodie naturelle est perturbée par les piaillements incessants de tes voisines. Ne pouvant faire abstraction de leur présence plus longtemps ton oreille se fait plus attentive, puisque tu es arrivée légèrement en avance autant profiter des distractions qui se présentent à toi. Discrètement tu te mets à écouter la conversation des deux filles qui parlent, sans grande surprise, des hommes. Tu n’es pas déçue. Flaubert n'aurait pas pu les traiter de « monotones », ces deux-là ! L'une venait de rompre à quatorze heures de l'après-midi avec son copain et, à dix-sept heures, elle couchait avec l'ami de sa sœur. Elle sortait d'une histoire d'amour qui avait duré trois ans, avait le sentiment d'avoir été flouée et voulait prendre sa revanche ! Les bretelles de sa robe légère tombent sur ses épaules, laissant entrevoir un décolleté rond et doré. Elle réclame de l'homme, de la chair fraîche, du plaisir immédiat. Avec une telle crudité que t’en es presque gênée. Et, en même temps, tu n'oublies pas, t’as été comme elle, t’as parlé comme elle, t’as sauté dans des lits à peine refaits comme elle. T’en viens à te demander ce que vous ont fait les hommes, pour que vous ayez si fort envie de les blesser ? De vous venger ? De vous comporter comme eux ? Vous êtes toutes devenues des marquises de Merteuil... C'est triste.

La vibration de ton téléphone détourne ton attention de leur conversation, en parlant d’homme.. ton rendez-vous t’annonce te faire faux bond sans excuse ni autre justification. Fronçant les sourcils face à cette annulation tu te questionnes sur les raisons qui le poussent à te planter à la dernière minute. Conserverait-il quelconque rancœur pour le déjeuner manqué de la dernière fois ? Tu pensais cette histoire classée mais avec Lloyd tu ne sais finalement jamais à quoi t’en tenir. Dire oui, changer d’avis, refuser avec l’envie d’accepter, exiger des réponses tout en les redoutant. Quelques minutes s’écoulent, tu pianotes sur la table songeant à patienter en t’allumant une cigarette mais ton téléphone ne tarde pas à vibrer de nouveau.  

Boyd...

... viens s'il te plait.


Il ne te faut pas plus pour attraper ton sac, payer ta consommation et quitter le café d’un pas rapide. T’as aussitôt renvoyé un message mais cette fois aucune réponse ne vient te rassurer, beaucoup trouveraient ton attitude ridicule, accourir lorsqu’il le réclame. Beaucoup ne connaissent rien de votre relation ou se méprennent sur les fondements de celle-ci, ne saisissant pas toutes ses subtilités. En trente ans t’as appris à lire entre les lignes, du moins, pour certains sujets. Tu sais interpréter le moindre détail, dans ses intonations de voix ou la ponctuation de ses sms. Il n’a pas eu besoin de s’étendre plus pour que tu perçoives, même à distance, que ta présence est requise et que ça n’a rien d’un caprice mais d’un besoin. Malgré les années, ta loyauté n’a pas pris une ride, elle t’a été reprochée à maintes reprises, par ton frère, par Rhett, et même par Alicia. Silencieusement, t’as toujours perçu combien sa femme désapprouvait votre relation, t’es intimement convaincue que si elle avait pu elle t’aurait même laissé en dehors de leurs noces. T’as pourtant jamais mis leur mariage en péril, trop respectueuse de cette union ou tout simplement trop effrayée à l’idée de la briser pour l’incertitude. T’as jamais pris leurs désapprobations très au sérieux, t’y répondais tantôt avec colère, tantôt avec amusement. T'adores te moquer de tout, faire des pirouettes avec les mots, disparaître derrière un éclat de rire ; c'est une manière de prendre tes distances avec le désespoir, de le traiter par le sarcasme. Ce qui est moins drôle en revanche, c'est que cet homme lui est soudain devenu indispensable sans que tu ne le réalises.

Sautant quasiment du tramway encore en marche tu te rues jusqu’à son allée, montant les marches du perron quatre à quatre ta main gracile dessine des chocs sur sa porte d’entrée, toquant doucement puis d’un geste plus vif pour être sûr de se faire entendre. Les secondes paraissent des heures, il finit par ouvrir apparaissant dans l'embrasure tu le découvres les traits tirés par la fatigue et le visage fermé « Whao ! » lâches-tu en le dévisageant « T’as une tête à faire peur. » tu lui adresses un sourire taquin mais tu n’es pas dupe, tu sens bien que quelque chose ne va pas et que la fatigue n’est pas la seule responsable de son état « T’as pas répondu à mon dernier message.. Tout va bien ? Je suis venue le plus vite possible.. » cherchant le clébard du regard tu devines que quelque chose cloche, Boyd t’accueille d’ordinaire avec bien plus d’enthousiasme que son maître se jetant sur toi à chacune de tes visites. « Il est où Boyd ? » t’attends pas qu’il t’invite à rentrer que déjà tu forces le passage, tu n’as jamais vraiment pris la peine de t’encombrer de ce style de politesse avec lui. Surtout depuis qu’il habite de nouveau seul dans cette demeure. Tu la connais par cœur, ses moindres recoins, où le planché grince, où il range ses bouteilles et le double de ses clefs, la tasse à ne pas prendre, les pièces à éviter. Déposant ton sac dans un coin de l’entrée tu relèves tes cheveux sur ta nuque en te ventilant de la main, ta respiration rapide te trahit, tu t’es pressée pour arriver ici, t’espère qu’il ne t’a pas faire accourir pour rien et d’un autre côté tu serais sûrement soulagée d’apprendre le contraire.




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Lloyd Kane
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ɷ statut : Veuf non éploré d'une femme suicidée qu'il aurait tuée de ses propres mains s'il avait su plus tôt. Dommage qu'il soit trop tard. Père d'une petite fille partie beaucoup trop tôt, qui a laissé une plaie béante dans son coeur. Socialement instable.
✎ métier : Psychologue, il s'imisce dans l'esprit des gens, cherchant normalement à les soulager. Il est doué, très même, c'est juste qu'il refuse de faire le bien et d'aider, pour que ses patients continuent à souffrir. Comme lui en somme.
✌ age : Trente huit années de conneries en tout genre. Il y a bien eu une accalmie mais depuis cinq ans la tempête souffle de nouveau.

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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyMar 20 Juin - 22:57

– Tenue – Une bouteille de whisky quasiment vide traine sur la table basse. Un verre est renversé à côté. Son contenu ne laisse pas de traces sur le métal. Il a terminé dans le gosier du propriétaire des lieux. On s’attend à le trouver à moitié mort, décuvant sur le canapé à proximité. Il n’en est rien. L’alcool n’a pas eu les effets escomptés. Les mégots écrasés dans le cendrier non plus. Les rayons du soleil ne boudent pas en se cachant derrière des nuages, pourtant la maison est plongée dans la pénombre et les volets sont fermés. Non à cause de la chaleur. Cela dure depuis trois jours. Depuis le retour du vétérinaire. Lloyd ne quitte pas son compagnon d’une semelle, refusant d’aller travailler. Pour ce qu’il fait de toute manière, il n’a pas de raison de s’y rendre. Sa secrétaire a tenté de l’appeler. Il n’a pas décroché. Elle a dû comprendre que ce n’était pas le moment de déranger. Le matin, ne le voyant pas débarquer, elle a dû annuler tous les rendez-vous d’elle-même. Et faire de même le jour suivant. Et encore le suivant. Il ne sait pas quand il reprendra de l’activité. Mais il ne peut pas s’absenter de chez lui car il est en proie à ses démons. Ils le taraudent, ressurgissent. A chaque gémissement de douleur de Boyd, c’est un pleur de bébé qui résonne dans sa tête. Lloyd a fait une erreur une fois cinq ans en arrière. Hors de question de la réitérer. Alors il reste éveillé, grapillant quelques minutes de sommeil quand il ne tient plus. Cela ne dure guère car il se réveille en sursaut, et aussitôt son regard cherche son compagnon à quatre pattes. Ce dernier ne bouge pas de son énorme coussin. Il relève la tête, jette un regard à son maitre. Et sa tête penaude, se repose sur ses pattes. Le premier soir, quand Lloyd s’est allongé à même le sol à ses côtés, l’animal a tenté de bouger pour se coucher à ses côtés. C’est l’humain qui s’est rapproché, se calant contre la bête, prenant soin de ne pas appuyer contre son corps. Il est resté là, à le scruter, caressant sa tête de temps en temps, lui disant à voix basse que ça irait, cherchant à se convaincre lui-même plutôt que Boyd.

Trois jours ainsi. Et en cette fin de troisième journée, les situations semblent s’inverser. Ce n’est plus le chien qui fait peur à voir avec son bandage mais son propriétaire. L’animal commence même à sortir avec un peu plus d’aisance, alors que l’homme se traine, fatigué physiquement, et épuisé mentalement. L’un n’aide pas l’autre. L’alcool, les cigarettes et l’herbe non plus. Quoiqu’il n’a quasiment pas touché à cette dernière, tout comme au premier, désireux de garder les idées claires. Elles ne le sont plus tellement vu son état de fatigue. Si bien que c’est à moins d’une heure du rendez-vous que le psychologue se rappelle qu’il doit dîner le soir-même avec Scarlett. Il n’a pas la force de sortir, encore moins de se livrer à une guerre psychologique avec son amie. Ces moments de détente où chacun profitait de l’autre en étant heureux et insouciant, n’existent plus. La dernière fois qu’ils ont simplement discuté, sans bras de fer remonte à une éternité. Alors, il envoie un message, concis, pour annuler.

La réponse ne tarde pas. Elle l’interroge. Il hésite à répondre. Dans un premier temps, il est tenté d’écrire que ça ne la regarde pas. Dans un second, que c’est un juste retour après le déjeuner manqué de l’autre jour. Il ne commence à écrire aucune phrase pour répondre ces deux premiers choix. Ses doigts pianotent. Il est comme dans un état second. Il réclame sa présence, ne fournissant pas d’explication. Juste le nom du chien. Et une formule de politesse. C’est pour dire son désespoir. Il ne demande jamais, il exige. La dernière fois qu’il a envoyé un message de ce genre remonte à… Il ne souhaite pas y penser. Sauf qu’il y pense et du coup il s’agite. Ce mélange explosif que sont la fatigue et l’inquiétude, aura sa peau. Lloyd se met à faire les cent pas, durant plusieurs minutes. Il chancelle même à un moment mais se rétablit avant de venir embrasser un meuble. Boyd ne manque de rien. Il a de la nourriture, de l’eau, même son jouet préféré à proximité. Pour ce qui est de Lloyd, c’est une toute autre histoire. Il néglige sa barbe depuis trois jours, son dernier repas doit être un bol de céréales pris le matin même, ou la veille. Son quota de sommeil s’élève à moins de cinq heures sur trois jours. Il ne s’est pas changé, des tâches ornent son polo, et il n’a pas pris de douche depuis deux jours.

C’est une loque, voire même un déchet qui va ouvrir quand des coups sont donnés sur sa porte d’entrée. Il ne vérifie pas l’identité du visiteur, il se doute que c’est Elle. Il lui ouvre, laissant tout juste percevoir sa tête dans l’embrasure. A peine le voit-elle que Scarlett décide d’être son miroir parlant. Voici qui ne déride pas Lloyd. Son esprit a envie de lui dire « ta gueule » mais aucun mot ne sort. Il est trop fatigué pour que les connexions se fassent. Ou alors, il se souvient que la raison de sa présence est le S.O.S. qu’il a envoyé. Sa mâchoire se contracte quand elle prononce le nom du chien. Ce cadeau qu’elle lui a fait trois ans en arrière, même si aucun n’avouera que ça en est un. Elle lui a imposé ce chien. Il ne fait que faire en sorte qu’il ne manque de rien. Il ne l’aime pas, la preuve, l’état dans lequel il est. Lloyd s’écarte d’un pas, laissant la libre voie à Scar pour entrer. C’est peut-être elle qui force le passage vu son manque de réaction immédiat. « Dans son lit. » Les trois mots sortent difficilement. Sa voix est comme enrouée. Il faut dire qu’elle est le premier être humain à qui il s’adresse depuis trois jours.

A peine a-t-il prononcé ces quelques mots qu’il referme la porte, replongeant la maison dans la pénombre. Il ne lui montre pas le chemin, elle le connait. Il la soupçonne même d’avoir un double des clés, qu’elle lui aurait pris quand il ravageait tout sur son passage après la mort d’Harper. Ou alors, il lui a donné, il ne sait plus. Quelle importance de toute manière. « N’espère pas qu’il te saute dessus. » Le chien est bien incapable de venir à sa rencontre pour lui faire sa fête habituelle. Il commence à marcher, tente moins de retirer le bandage qui orne son corps, mais la douleur est toujours présente. Malgré les cachets, malgré que son maitre se dévoue à lui, oubliant de s’occuper de sa propre personne.
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Scar Lavon

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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyMer 21 Juin - 13:49


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Every breath you take. Every move you make. Every bond you break, every step you take. I'll be watching you. Every single day. Every word you say. Every game you play, every night you stay. I'll be watching you.


Suivant ses indications tu t’engages dans le séjour à la recherche de Boyd, « Pour une fois il sera donc en adéquation avec son maître. Taciturne et peu sociable. » répliques-tu d’un ton moqueur en lui lançant un haussement de sourcils, tu vois bien qu’il n’est pas d’humeur à te renvoyer la balle mais tu ne changes pas pour autant tes habitudes. Tu ne l’as jamais fait. Si tu commences à dramatiser la situation tu sais pertinemment qu’elle empirera et qu’il ne s’inquiètera qu’un peu plus, t’es là à sa demande, pour lui montrer que peu importe l’état d’urgence tu restes fidèle à toi-même et à votre relation. T’es toujours là pour ça. D’un œil surpris tu découvres l’animal affalé sur son énorme coussin, il relève la tête vers toi sans réussir cependant à se lever pour t’accueillir comme à l’accoutumée, tu ne tiens pas à l’obliger à faire plus d’efforts remarquant le bandage cachant une blessure récente. « Salut toi ! Et bah alors ? T’as décidé de faire une frayeur à Lloyd ? » t’accroupissant à ses côtés tu te contentes de lui caresser la tête évitant soigneusement de frôler le pansement de peur de raviver une possible douleur « C’est arrivé quand ? Pourquoi tu ne m’as pas appelé ? » tu restes fixée sur Boyd, continuant à le papouiller mais c’est à son maître que tu t’adresses cette fois-ci, après tout officiellement c’est encore ton chien. Toi comme lui savez pertinemment qu’il n’en est rien, le cabot suivant Lloyd comme son ombre et vice versa, quand tu lui as apporté t’avais dès le départ l’intention de lier ces deux âmes abandonnées, tu l’as pas mentionné à voix haute c’est tout. L’un avait été laissé sur le bord de la route, littéralement, l’autre avait également tout perdu sans possibilité de retour en arrière. Tu t’étais dit qu’à défaut de retrouver ceux qui étaient partis ils pourraient former un semblant de famille ensemble, quitte à être seul, autant être seul à deux. T’étais désespérée, ne sachant plus quoi faire pour aider ton ami qui refusait toute forme d’assistance. Des proches apportent des fleurs, de la nourriture, un sourire cousu sur leur visage ; ils se débrouillent pour que leurs larmes coulent à l'intérieur de leurs orbites. Toi c’est Boyd que t’as apporté, dernier recours, pensant qu’à défaut d’accepter l’aide humaine il consentirait à celle du canidé. T’avais présenté la démarche comme une faveur qu’il te ferait, c’est en prêtant de l’attention au chiot qu’il s’est lui-même sauvé.

Te redressant tu reviens vers l’homme qui semble encore plus ravagé que son compagnon à quatre pattes. Il ne porte peut-être pas de bandage mais la plaie est béante, tu la vois presque saigner de là où tu es. « Elle remonte à quand ta dernière douche ? » lui demandes-tu septique en te rapprochant, tu devines également que vu l’état de sa barbe il n’a plus pris la peine de se raser depuis l’accident de Boyd « Parce que tu pues. Va te doucher. » cette fois tu ne poses plus de question, tu imposes. Tu fais face à une vraie loque et ça ne te rappelle qu’une époque encore plus sombre. Ton regard se porte enfin sur le reste de la pièce, tu remarques alors quelques détails qui t'avaient échappé, le verre de whisky renversé sur un coin de la table, la pénombre, le cendrier qui déborde.. Tu peux sentir la présence des ombres qui sillonnent la demeure, qui comme des lames se plantent dans les portes. Et dans le lavabo de la salle de bain, et dans le crâne de celui s'y lave les dents. Elles font mal comme des coups de soleil sur les yeux. Elles diffusent deux produits très toxiques pour le cœur troué qui se balade dans cette maison : d'abord du vide visible et ensuite des souvenirs de vie d’eux ici. Les deux cumulés, ça arrache la gueule. « D'ailleurs toute cette baraque pue. Tu aères jamais ? Je croyais que t’avais une femme de ménage. A quoi elle te sert. » joignant le geste aux paroles t’entreprends d’ouvrir quelques fenêtres, et volets par la même occasion, laissant entrer l’air frais. T’as l’impression d’être transportée dans le cauchemar d’il y a cinq ans, pourquoi dit-on la peine, la douleur, le chagrin ? Ce n'est pas un état unique. On devrait dire les peines, les douleurs, les chagrins car la souffrance initiale se décompose en mille séquences aussi douloureuses que le choc premier, qui le perpétuent, l'enflent. T’ignores ce que l’accident de Boyd a réveillé chez ton ami, tu perçois que ce n’est rien de rassurant, t’as peur que ça ait fait remonter le passé, trop vite, trop violemment.

De nouveau tu te retrouves face à l’époque où son corps n'était qu'une enveloppe qui cachait une absence effrayante, l'absence à soi-même. Il était ailleurs, il était nulle part, il tournait en rond en se répétant, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas pour de vrai. Il était absent de sa propre vie. Ne l’acceptait plus telle qu’elle était devenue. Tu comprends pourquoi, tu crains seulement de le voir replonger « T’as avalé quelque chose aujourd’hui ? » t’as conscience que tes questions le dérangent, ils n’aiment pas y répondre encore moins se plier à ce que tu exiges de lui, il n’a cependant pas le choix. Tu ne partiras pas d’ici avant d’avoir obtenu ce que tu demandes, il t’a appelé et tu es venue, il peut bien regretter son geste à présent c’est trop tard. Il n’a pas besoin de formuler de vive voix qu’il voulait du renfort, il y a des choses que tu comprends sans qu’il ait à les énoncer. « Autre chose que du whisky j’entends. » précises-tu appuyant tes mains sur tes hanches, tu jettes un unième coup d’œil à Boyd toujours étendu sur son coussin, il ne bronche pas. Tu venais vérifier que rien de grave ne lui était arrivé, t’es convaincue désormais qu’il se remettra très bien de sa blessure, en revanche, c’est Lloyd qui t’inquiète beaucoup plus.  





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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyJeu 22 Juin - 12:50

– Tenue – « Ferme-la Scarlett. » Une nouvelle fois son esprit formule les mots sans que ses lèvres ne se décident à les laisser franchir. Il va lui en mettre du taciturne et du peu sociable, bien là où il pense. Sauf qu’il n’en fera rien car elle n’a pas tort. Oui, il refuse de formuler en pensée qu’elle a raison, donc il se contente de s’avouer qu’elle n’a pas tort. Si personne ne comprend la différence, lui la voit et c’est tout ce qui compte. Tel un automate, il suit la jeune femme alors qu’elle prend la direction du salon. Il s’arrête à bonne distance, la laissant aller trouver l’animal. Comme prévu, Boyd tente de lui faire la fête, par habitude, sauf qu’il n’a pas le courage de se lever et se contente de relever la tête, en quête d’une caresse. A croire qu’il est en manque d’affection, satané chien. Le cœur de Lloyd se sert légèrement. Ce n’est pas une frayeur que son compagnon lui a fait. C’est pire car il n’en dort plus de la nuit. La sentence est dure, il l’accepte puisqu’il est son propre juge qui a abattu le marteau pour qu’elle soit appliquée.

Elle veut savoir depuis combien de temps il est ainsi. « Trois jours. » Peut-être quatre ? La main du psychologue se passe sur sa barbe. Il n’a plus vraiment la notion du temps, ni même de l’heure. Ce n’est qu’un sursaut de conscience qui l’a fait envoyer un message à son amie pour annuler le dîner. Une autre qu’elle n’aurait rien eu. Il se serait contenté de poser un lapin, partant du principe qu’il n’a pas à se justifier. Auprès de personne. Pour ce qui est de la seconde question de Scar, elle reste sans réponse. Pourquoi Lloyd ne l’a pas appelée ? Parce que. Réponse claire, nette et non précise. Son chien, sa responsabilité. Il n’est pas partageur, il ne l’a jamais vraiment été. On ne devient pas un monstre d’égoïsme comme on veut, il faut des années de pratique. Lui est devenu un expert au fil du temps, passé maître de s’occuper de sa personne, en excluant tout le monde de sa vie. Seulement il échoue dans sa démarche Lloyd, il ne s’en rend peut-être pas compte mais c’est le cas. Il n’a pas exclu cette femme de sa vie. Il se préoccupe également davantage d’un chien que de lui. Son égocentrisme est craquelé même si son secret est abrité dans la pénombre d’une maison. Les murs gardent son secret, bien à l’abri.

Scarlett l’emmerde ce soir, car elle semble se prendre d’une grande passion pour le temps. En premier l’état du chien, et à présent lui. Il la scrute du regard, bien incapable de lui répondre. Il ne tente même pas de réfléchir. Ses pensées sont sombres. Elle lui intime l’ordre d’aller se doucher. « Non. » Le mot claque tandis qu’il ne la quitte pas du regard. Il n’ira pas se doucher. Il en a rien à faire de son hygiène de vie. Il ne s’absentera pas, même quelques minutes. Il quitte finalement le regard de son amie pour le poser sur le berger allemand. Il ne l’abandonnera pas. Elle peut se brosser. Il la plante même là pour le rejoindre et s’accroupir auprès de la bête. C’est peut-être une lueur de tristesse qui passe dans le regard du psychologue. Ce n’est pas le chien qui a besoin d’être réconforté mais lui. Davantage quand Scarlett revient à la charge. Elle ouvre des volets, des fenêtres. Les doigts de Lloyd se serrent sur le coussin de l’animal. Ses yeux se plissent à cause de la lumière qui entre dans la pièce. « Putain, mais arrête ! » Qu’elle le laisse vivre en mode vampire si c’est la voie qu’il souhaite suivre. Il se relève, se retourne dans sa direction. « Je ne t’ai rien demandé. » Non effectivement, il n’a pas demandé pour qu'elle remplace sa femme de ménage. Sa démarche est pire. Il a réclamé sa présence. Pourquoi ? Il n’a pas besoin d’elle. Il est capable d’affronter cette épreuve seul. Comme celle qu’il a déjà traversée. Il est toujours là, c’est qu’il est un survivant, non !

De nouveau ils se font face. Lloyd espère l’atteindre pour qu’elle déguerpisse de chez lui. Il est en vie, elle peut le constater. C’est tout ce qu’il y a à savoir. Il a fait une erreur. Il ne souhaite pas sa présence. Ses nerfs sont trop à vif. Le manque de sommeil est trop important. Son inquiétude est omniprésente. Son passé se mêle à son présent. Il n’est qu’une bombe à retardement qui ne tardera pas à craquer. Comme cinq ans en arrière, ravageant tout sur son passage. Il lui a fait subir cette période de sa vie. Le temps passe mais les leçons ne sont pas apprises. Il est sur le point de réitérer cette erreur. Son ventre est vide. Il ne répond pas à la question. Boyd. Harper. Boyd. Harper. Whisky. « J’ai l’air d’être ivre ? » Il l’est, mais non dans le sens qu’elle l’entend. Et puis à quoi est-ce qu’elle joue. Il perçoit ses propos comme des reproches, comme s’il n’est qu’un alcoolique. Il l’est parfois, mais jamais il n’égalera le niveau de son paternel. Il le déteste tellement. Pour ce qu’il lui a fait. Et sa mère également. Elle qui n’a rien fait justement. Et lui, il n’est pas en dehors de sa haine. Pour n’avoir rien vu. Son poing se serre. Il est sur le point d’exploser contre le premier mur qui sera à sa portée. Scarlett sera le témoin de ce spectacle. Le même que celui qu’elle a déjà connu. Elle est maso au point de le visionner de nouveau.

« Je n’ai pas besoin de toi Scarlett. » Sa voix résonne froidement dans la pièce. Elle est crédible, elle ne tremble pas. Son regard, c’est une toute autre histoire. Il suit sa tête en général. Il fait le borné quand il s’agit d’elle. Conscient de son mensonge qui lui revient en pleine figure à peine prononcé. Lloyd tourne les talons, non pour confirmer que la discussion est close et qu’elle peut partir. Non, il fuit littéralement, l’écoutant inconsciemment, prenant la direction de la salle de bain. La porte ne claque pas derrière lui. Son agacement, il ne l’exprime qu’en retirant son polo qu’il jette rageusement sur le lavabo. Il ne prendra pas de douche. Si ses vêtements puent, il se contentera de les changer. Il ne restera pas loin de Boyd. Qu’est-il en train de faire d’ailleurs là ? Il est loin de lui. Oui, mais il n’est pas seul, Scar est dans le salon. Harper aussi restait seule avec Alicia. Elle devait s’occuper d’elle… Le parallèle des situations le frappe en pleine figure. Son cerveau lui crie de retourner en courant dans le salon, qu’il ne doit pas laisser son chien seul avec elle. Que cela va se reproduire. Il ne bouge pas, comme paralysé. Ses pensées s’entrechoquent. Quelque chose de plus puissant que son cerveau prend le dessus. Il bat la chamade. Il a peur de se tromper, encore une fois. Et pourtant, son bras s’avance vers le robinet de la douche, et il le tourne, commençant à faire couler l’eau.
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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyJeu 22 Juin - 16:24


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Trois jours qu’il te répond, tu lui arraches les mots de la bouche puisque la moindre syllabe prononcée semble lui demander un effort considérable. Il n’a pas envie de parler, pas envie de répondre, pas envie que tu lui imposes tes directives. Dommage pour lui tu sembles bien partie pour prendre la situation en mains, pas pour Boyd, lui est traité avec tous les soins possibles tu le vois bien. L’animal ne manque de rien, couvé du regard par son maître sur le point de s’affoler au plus petit glapissement. Tu devines qu’en trois jour cette maison a eu le temps de se transformer en antre des souvenirs stridents, une tempête prête à éclater et ravager l’homme qui se dérobe à toi. Il se dirige vers son chien te tournant désormais le dos et tu t’affères à laisser entrer la lumière dans la pièce, aussitôt tu reçois ses remontrances pour la gêne occasionnée « Quoi ? Tu projettes de concurrencer Dracula ? » lui rétorques-tu d’un ton sarcastique, hors de question de le laisser replonger dans une spirale de dépression. Ça ne fait que trois jours. Tu pourrais lui donner un peu de répit, être plus patiente et attendre de voir comment la situation va évoluer. T’as pas le luxe de pouvoir attendre de voir. Pour certains ce ne serait qu’une mauvaise passe, un pique d’inquiétude lié à une trop grande affection envers un animal domestique, pour Lloyd ce n’est qu’une excuse. Tu pressens que le problème n’est pas uniquement Boyd, c’est cette baraque, c’est cette atmosphère, c’est tout ce qu’elle contient et qu’elle laisse s’échapper avec la pénombre. Les fenêtres sont fermées, les portes pourraient être closes. T’auras peut-être pas le courage cette fois de les enfoncer, alors tu refuses tout simplement qu’il se mure de nouveau. T’as beau faire tout ton possible pour dégager un chemin aux rayons du soleil tu sais que pour lui c’est la nuit pour toujours, et ce depuis cinq ans.

« Et ? » « et alors? » comme s’il avait à demander distinctement quelque chose, t’en vois pas la nécessité, tu lui as toujours imposé ton aide tout comme tu lui as imposé ce chien. C’est en partie le ciment de votre relation. Peu importe combien il peut te réclamer de te barrer tu ne cèdes pas, si forts que soient ses mots ce qu’il ne prononce pas l’est encore plus. Il ne s’abaissera pas à te demander de l’aide, ou à te remercier, mais il le fait, à sa manière. En tout cas tu t’en persuades depuis toutes ces années, sinon cela fait bien longtemps que tu serais partie. « En plus je te rappelle que si.. Tu m’as demandé de venir. Je suis là. Alors maintenant arrête de faire chier. » ça manque de tact, c’est pas débité avec beaucoup de douceur, c’est très toi en somme. Tu ne mâches pas tes mots, cette méthode ne donnerait rien avec Lloyd, tu l’as déjà essayé et ça ne fait qu’empirer les choses, dès qu’il sent qu’il a le dessus, que tu es sur le point de flancher il en joue et reprend le pouvoir. Y’a sans cesse ce rapport de force entre vous, tout est sujet à débat, l’acceptation n’est pas votre mode de fonctionnement. Il détesterait que tu le traites soudainement comme un être fragile qui peut se briser à tout moment. C’est ce qu’il, bien qu’il ne s’en rende pas compte. Lloyd tu le manipules avec la plus grande délicatesse, tes mots sont durs mais tes intentions elles désirent servir son intérêt, y’a rien que tu ne ferais pas pour lui et parfois ça te fait peur. Haussant les sourcils à sa question ton regard parle de lui-même, il vogue de ses yeux à ses pieds, l’analysant lentement tu scrutes sa dégaine qui ne paye pas de mine. Mal rasé, débraillé, fatigué. La négligence est visible mais au-delà de ça tu t’interroges sur son état émotionnel, aussi ravagé que soit l’extérieur l’intérieur doit être encore pire. Une étape à la fois. Tu peux pas t’occuper de tout soigner en même temps, il aurait tôt fait de te mettre dehors s’il devinait à quel point tu es préoccupée. « T’as l’air à côté de tes pompes. » t’optes pour la franchise, il te renvoie aussitôt le revers au visage.

Tu ne lui feras pas le plaisir de réagir à sa tentative pour te repousser hors de ses frontières, sa voix est sèche, il est en train de se cadenasser « menteur » tu te retiens de lui balancer, ton regard se contente de le lui suggérer mais il ne tarde pas à fuir la pièce, à te fuir, « Tu cherches à convaincre qui, toi ou moi ? » lui hèles-tu alors qu’il s’éloigne vers la salle de bain, parfois tu te questionnes sérieusement. T’as tenu bon malgré tout ce qu’il a pu te balancer à la figure ces cinq dernières années, surtout la première, il a été bien plus exécrable que ça, plus violent, plus insultant. Les chocs ont rebondi sur toi, ce serait te leurrer que prétendre qu’ils n’ont eu aucun impact, que tu ne les as pas ressentis au plus profond de tes entrailles, qu’ils n’ont pas ébranlé la foi que tu as en votre amitié. Faut croire qu’il n’a pas encore frappé assez fort pour te pousser à fuir toi. Alors il peut râler, clamer qu’il n’a pas besoin de toi il devra être plus persuasif que ça s'il veut que tu débarrasse le planché. Il n’y tient pas au fond, si tu croyais le contraire t’aurais déjà jeté l’éponge.

T’entends l’eau couler, un demi-sourire se dessine au coin de tes lèvres, jetant un coup d’œil à Boyd t’en profites pour changer l’eau de sa gamelle, lui s’est assoupi. Tu lui adresses une dernière caresse et t’attaques au cendrier, le vidant, rangeant la bouteille de whisky et te dirigeant ensuite vers la cuisine. Tu fouilles les placards et le frigidaire à la recherche d’une idée de recette qui ne nécessite pas de sacrifier trois heures au-dessus d'une casserole, tu ne détestes pas cuisiner bien au contraire, tu doutes seulement que Lloyd te laisse prendre possession des lieux suffisamment longtemps. T’optes pour des lasagnes aux courgettes et au chèvre, préchauffant le four tu t’occupes de laver et couper les légumes en jetant de temps en temps des coups d’œil à l’animal qui lui n’a pas bougé d’un pouce. T’aurais bien été capable de choisir l’option baby phone si tu ne craignais pas d’empirer les choses en mettant ça sous le nez de ton ami, tu passes un bon quart d’heure à tout préparer y compris la béchamel avant d’enfourner le plat pour vingt minutes supplémentaires. Tu profites du temps d’attente pour aller camper devant la salle de bain, vérifiant ainsi qu’il n’est pas resté assis devant la baignoire à laisser l’eau couler. La porte est entre-ouverte, tu décides de t’asseoir en face de celle-ci, glissant le long du mur tu prends place sur le sol, les jambes étendues et croisées devant toi tu t’adresses à lui à travers les gouttes d’eau « Boyd s’est endormi.. » l’informes-tu « Je t’oblige même pas à te raser t’as de la chance. J’aime bien ta barbe comme ça.. c’est sexy. » tu as beau utiliser le ton de la plaisanterie tu sais que ça ne suffira pas à le détendre, tu te prépares déjà pour la prochaine bataille : réussir à lui faire avaler quelque chose.






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Lloyd Kane
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✎ métier : Psychologue, il s'imisce dans l'esprit des gens, cherchant normalement à les soulager. Il est doué, très même, c'est juste qu'il refuse de faire le bien et d'aider, pour que ses patients continuent à souffrir. Comme lui en somme.
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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyJeu 22 Juin - 20:55

Sa main reste tendue, ses doigts sur le robinet de la douche. Le jet coule, l’eau glisse sur son avant-bras avant de terminer sa course dans le receveur. Mécaniquement, ses gestes l’ont guidé là alors que la baignoire se trouve à proximité. Elle ne demande qu’à être remplie, l’invitant à se glisser confortablement à l’intérieur. Depuis un peu plus de cinq ans, Lloyd ne touche plus à celle-ci, il ne met plus un pied à l’intérieur, se contentant de la douche à proximité. L’avantage d’une grande salle de bain d’avoir le choix. D’être tenté également. Combien de fois s’est-il arrêté devant la baignoire en se disant que l’eau pourrait le calmer pour l’éternité. Il redoute tellement de se laisser tenter qu’il n’ose plus prendre un simple bain. Ce n’est pas lui qu’il doit noyer. Cela aurait dû être elle. Elle, à cause de qui il souffre depuis tout ce temps. Il la déteste tellement, davantage que la haine qu’il ressent pour ses parents. Et dire qu’elle ne lui a jamais laissé l’occasion de la tuer, de lui faire payer le mal qu’elle lui a fait, mais surtout celui qu’elle a fait à sa petite fille. Il ne la reconnait plus en tant que mère. Harper a été sa fille, non la leur. Et ceux qui disent le contraire s’exposent à son courroux.

Il ne peut plus veiller sur son bébé. Il ne lui reste plus grand-chose. Excepté ce chien qui le sauve depuis trois ans. Débarqué à un moment où il envoyait tout promener une nouvelle fois. Imposé de force par un caractère encore plus trempé que le sien, renonçant encore moins, souhaitant le sauver alors que même lui n’espère plus rien. Le psychologue tient à cette boule de poils comme à la prunelle de ses yeux. S’il paie un gamin pour le sortir de temps en temps, hors de question de se dérober à son rôle. Là, il a l’impression de faillir dans son rôle de protecteur. La culpabilité de ne pas être avec Boyd le frappe. Il songe à retourner à ses côtés. Seulement, le visage de Scarlett s’interpose dans sa tête. Il ne craint pas sa réaction si jamais il revient sur ses pas. Ce n’est pas ça qui l’empêche de revenir dans le salon. C’est encore moins l’ordre qu’elle lui a donné de se laver. S’il ne bouge pas depuis deux minutes, c’est parce qu’il est en léger état de choc. Il réalise pour la première fois depuis bien longtemps qu’il fait confiance à une personne autant qu’il se fait confiance à lui-même. C’est perturbant car cela lui donne l’impression d’être dépendant. Il ne veut pas dépendre de quelqu’un, et pourtant… Bon sang, à quel moment en est-il arrivé là avec elle ?

Ses prunelles se ferment. Il ne bouge toujours pas. Il cherche à comprendre l’origine du dérapage, à quand il remonte. Il réalise que cela fait plus de trente ans, que cette confiance date de l’époque où ils étaient encore à l’école. A la première fois que Scarlett a réalisé que ses vêtements cachaient des hématomes qu’il couvrait. Elle n’a rien dit lors de cette découverte. Ils ont échangé un regard, le premier d’une longue série de discussions silencieuses. Ces dernières les ont servis régulièrement, leur prêtant préjudice par moments. Est-ce que c’est sa confiance en elle qui l’a poussé à lui demander de venir ce soir ? Ou est-ce le désespoir ? Celui de plonger encore dans un précipice familier, qui ne demande qu’à l’engloutir. Rien n’est cassé pour l’instant, la soirée n’est pas terminée et tout peut encore se produire. Un simple dérapage, un simple mot de travers et la fatigue de ses nerfs fera le reste le transformant en véritable démon.

Quelques minutes s’écoulent avant qu’il ne se décide à rouvrir les paupières. La position inconfortable commence à se faire ressentir dans son corps. Il replie son bras, laissant l’eau couler sans plus aucun obstacle. Lloyd est tourmenté. Par son passé, par ce qu’il découvre ce soir, par l’inquiétude qu’il ressent toujours. Il déboutonne pourtant son pantalon pour le laisse tomber. Son caleçon prend la même direction. Puis il se décide enfin à glisser sous le jet d’eau. La chaleur du fluide le frappe dans son dos. Ses mains se plaquent contre la paroi, ses doigts se crispent légèrement. Cela est dû au choc thermique, la différence de température le fait réagir ainsi. Ou alors, il semble reparti dans les profondeurs de son passé, dans ses recoins les plus obscurs, mais également les plus douloureux. A présent que son esprit n’est plus accaparé par son chien en permanence, il marque le coup. Il réalise qu’il aurait pu le perdre mais que ce n’est pas le cas. Il se rend compte qu’il a échoué puisqu’il a passé le relai à une amie. Il manque à sa tâche tout comme il a failli dans son rôle de père. Décidément, sa vie n’est qu’une répétition de ce genre d’erreurs. Au milieu des gouttes qui se déversent sur son corps, une larme se forme et glisse le long de sa joue. Il penche la tête en arrière pour l’effacer, pour ne laisser plus aucune trace de sa faiblesse. Il n’y a que les mauviettes qui sont faibles et il n’appartient pas à cette catégorie de personnes.

Pour s’occuper l’esprit, il se décide enfin à faire ce pour quoi il est dans cette pièce. Il attrape le shampoing en premier, par la suite c’est son gel douche au bois de cèdre. Il a mis du temps à se décider, puis à démarrer, mais finalement il se lave. Car il pue et que cela ne plait pas à tout le monde. Lui n’a même pas remarqué la différence d’odeur. Il faut dire qu’en vivant confiné dans sa baraque depuis trois jours et restant à peine quelques minutes à l’extérieur, il n’a pas senti le changement. Il doit bien reconnaître que cette douche lui fait du bien. Physiquement parlant. Car mentalement, un combat féroce a toujours lieu dans sa tête. Dans son dos, la voix de Scarlett l’empêche de dériver davantage. « Il s’est vraiment endormi ou la douleur a eu raison de lui… » Il n’est pas certain que son chien se repose. Et si c’est la douleur qui l’a assommé. De nouveau le parallélisme avec Harper le saisit. Il coupe le robinet alors que son amie reprend la parole.

Sa phrase ne le fait pas sourire. Dans son état normal, en pleine possession de ses facultés mentales, il aurait répliqué aussitôt. Au lieu de sortir une phrase gentille, ou lui demander si elle était sincère, il n’aurait pas pu s’empêcher d’émettre une remarque. Comme quoi, si sa barbe est sexy, il arrivera plus facilement à trouver quelqu’un avec qui coucher. Un ou une sombre inconnu, juste pour se soulager, avant de passer à autre chose. Et avant de raser sa barbe. Il sort de la douche, le corps ruisselant de gouttelettes. Traversant la pièce, il lui semble voir dans son champ de vision Scarlett assise à proximité. Il ne s’attarde pas davantage, et se saisit d’une serviette qu’il enroule autour de ses hanches. Puis, il se décide à ouvrir la porte, faisant face à la jeune femme. Il la dévisage un instant, sans rien dire. Puis finalement il se décide à rompre le silence. « Un jour il faudra que tu m’expliques. Pourquoi tu ne déguerpis jamais. » Cela semble raisonner comme un reproche. Il n’est pas certain que ça en soit un quand il l’a prononcé. Il l’enjambe alors, prenant la direction de sa chambre. Mais il s’arrête au milieu du couloir, lui tournant toujours le dos. L’espace d’un instant, il est sur le point de dire quelque chose. « Merci. » Le mot ne sort pas. C’est tout autre chose qui franchit ses lèvres. « Il faut retourner voir Boyd. » Une nouvelle fois son obsession envers son chien. Elle est déjà de retour. Son poing se serre. Harper. Mais il se fait violence pour ne pas faire demi-tour et partir à la recherche de vêtements à se mettre sur le dos. Les premiers qui lui passeront sous la main, à n’en pas douter.  
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Scar Lavon

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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyDim 25 Juin - 18:06


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Il te questionne, doute de tes capacités à t’occuper de son animal. Pourtant tu en as des bêtes domestiques et sauvages, tu les recueilles, tu t’en soucies, tu les soignes, tu sais bien mieux t’y prendre qu’avec tes semblables. Ça ne suffit pas à chasser ses craintes de voir son chien te clamser entre les doigts, toi ou une autre ça aurait été pareil, Lloyd a des difficultés à faire confiance. Tu ne lui en veux pas, t’as le même défaut. Néanmoins depuis le temps tu pensais avoir fait tes preuves, lui avoir fourni les éléments nécessaires pour qu’il cesse d’hésiter à ton sujet, tu réalises que ce ne sera jamais vraiment le cas. Il continue de te tester, et continuera encore longtemps, t’as l’impression qu’à chaque fois que tu franchis la ligne d’arrivée une autre course s’entame aussitôt. « Il s’est endormi. Et tu devrais penser à faire de même d’ailleurs.. » les cernes sous ses yeux parlent d’eux-mêmes, t’es certaine qu’il a pas fermé l’œil depuis que Boyd est revenu du véto.
 
Il sort enfin de la salle de bain le corps à peine séché, les gouttes dégoulinent sur le planché, tu relèves la tête pour le regarder, constatant avec satisfaction qu’il t’a écouté. Vous vous jaugez un instant en silence avant qu’il ne reprenne de ses remarques désagréables, tu tiques pas vraiment étant trop habituée pour te sentir vexée « Et quitter tout ça ? » lui réponds-tu du tac au tac d’un sourire ironique, « Pourquoi partirais-je alors que je peux jouir de ta si plaisante compagnie ! » ignorant tes sarcasmes il se contente de t’enjamber pour se diriger vers sa chambre, avant d’y entrer il prend le temps de t’intimer l’ordre de retourner voir son chien. Tu ne tiens pas à discuter cette demande, tu t’y plies sans rechigner puisque de toute manière tu es venue pour l’aider même si tu t’appliques à le moquer depuis ton arrivée. Te redressant rapidement tu retournes dans le séjour pour y découvrir un Boyd toujours plongé dans le sommeil, craignant de le réveiller tu préfères ne pas l’approcher de trop près, prenant place sur l’accoudoir du canapé tu te poses face à lui observant le rythme de sa respiration régulière. Lloyd ne tarde pas à te rejoindre le visage préoccupé, cherchant sûrement à vérifier que t’as pas profité de son brin de toilette pour tuer son chien « Le veto t’a dit combien de temps il allait mettre à récupérer ? » t’espères pour l’un comme pour l’autre que la convalescence sera courte, tu sais que ton ami ne quittera pas le chevet de son animal avant que celui-ci ne soit totalement remis. Tu ne tiens pas à le voir passer encore une semaine ou plus enfermé entre ses murs à remuer ses idées noires. « Est-ce que ça va, toi ? » parce qu’après tout tu ne lui as pas encore demandé. Tu laisses tes mots taquins de côté, ta voix se fait soucieuse, tes yeux le scrutent avec minutie pour déceler une trace de possible rechute. T’as eu besoin que d’un message, un tout petit message pour comprendre que quelque chose clochait, maintenant tu l’observes et tu vois que t’as toutes les raisons de t’inquiéter, tu oses enfin lui demander, comment il se sent. Tu ne l’as jamais caché, tu as toujours dit que les émotions étaient une perte de temps. On n'apprend rien en pleurant. Aujourd'hui tout le monde pleure à la télé pour un oui, pour un non. C'est dégoûtant. Ça produit des générations d'assistés, de chômeurs, d'aigris. Ça fait des pays où tout le monde gémit et joue les victimes. T’as les victimes en horreur. Avec Lloyd tu peux parler et l’avouer sans rougir. T’as pas besoin de faire semblant d'être une succursale de la Croix-Rouge. Il ne t’a jamais jugé froide pour autant, il sait comment tu fonctionnes, c’est pareil pour lui. Aujourd’hui pourtant les vannes sont sur le point de s’ouvrir, tu peux le laisser s’épancher s’il le souhaite, relâcher un peu la pression et cesser de faire semblant. Il peut être fort, il n’a pas à être fort tout le temps. Le prénom d’Harper flotte entre vous, tu ne te permets pas de le prononcer à haute voix, tu te limites à le sentir tout autour de vous.

La minuterie du four vous interrompt, signalant que le plat est prêt à être consommé, sans ajouter mot tu files vers la cuisine pour le récupérer. Il va désapprouver ton initiative, assurément râler et remettre en cause ton audace. Tu ne demandes pas la permission, jamais, t’agis à ta guise et ça l’a plus d’une fois mis hors de lui. Quand il s’agit de savoir ce qui est bon pour lui tu juges que tu es encore la mieux placée, s’il devait s’écouter lui, lui-seul, lui-même, tu ne sais pas où il serait en ce moment. Certainement pas ici avec toi, peut-être qu’il ne serait même plus. « Avant que tu ne dises quoi que ce soit ces lasagnes sont délicieuses. Et c’est pas en t’affamant que tu vas aider Boyd. » tu joues sur la corde sensible pour l’obliger à céder, attrapant deux assiettes dans le placard tu lui sers une part et la pose sous son nez « En plus tu me dois un dîner. » il avait de bien meilleures raisons de te planter ce soir que toi de lui poser un lapin à votre dernier déjeuner, certes, le fait est cependant que cela fait des lustres que vous ne vous êtes pas retrouvés comme prévu pour discuter autour d’un repas. Tu ne t’illusionnes pas, tu ne cherches même pas à le faire parler et apprécier le moment, ton seul et unique but étant de réussir à le faire avaler quelque chose. T’es enfermée dans le rôle de garde-fou, tu le vis bien, ce costume tu l’as enfilé pour ton frère avant lui, c’est plus fort que toi. Tu veilles sur tes proches incapables de s’occuper d’eux tout seuls, ils le font à leur façon, et souvent ils se plantent. Tu les retrouves sans cesse en mille morceaux et ça te prend des années à récupérer toutes les pièces manquantes, tu mets tant d’énergie à la tâche que ça t’empêche de te soucier de toi, et c’est là tout l’avantage du procédé. « De toute manière je ne partirais pas d’ici avant que tu aies mangé quelque chose. Alors soit tu me fais sortir de force soit tu nous fais gagner du temps et tu termines ton assiette. » ce ne serait pas la première fois qu’il te mettrait à la porte de chez lui, c’est déjà arrivé, à mainte reprises. Et généralement ce n’est pas chose facile, tu te débats, il insiste, tu répliques, et tu te retrouves portée et jetée à l’extérieur. Vu son état actuel et la fatigue latente t’es certaine d’avoir le dessus, il s’épuiserait pour rien autant l’admettre et choisir l’option la plus rapide. « M’oblige pas à te donner la bectée. » lances-tu un rictus railleur aux lèvres en fourrant un morceau de lasagnes dans ta bouche, il te donne l’impression parfois de t’occuper d’un enfant, aussi capricieux, lunatique et démuni, tu le babysitte comme il babysitte son chien. Et comme avec un enfant tu dois ruser pour obtenir ce que tu veux.




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✎ métier : Psychologue, il s'imisce dans l'esprit des gens, cherchant normalement à les soulager. Il est doué, très même, c'est juste qu'il refuse de faire le bien et d'aider, pour que ses patients continuent à souffrir. Comme lui en somme.
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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyMar 27 Juin - 16:12

– Tenue – Un manque de réaction flagrant est un signe. Les nerfs ne sont pas loin de se relâcher, en général pour le pire, le meilleur étant un terme étranger à son vocabulaire. Il ne cille pas face à cette nouvelle phrase qui résonne comme un ordre. Le premier, il l’a écouté. Le second, il en est hors de question. Le sommeil est superflu, ou plutôt c’est du temps qu’il n’a pas, qu’il refuse de s’accorder. A quoi bon, vu son état, il ne serait habité que par des cauchemars, par un passé qui ne se contenterait plus de le suivre lorsqu’il est éveillé, mais qui viendrait le pousser dans ses retranchements, le forçant à se demander s’il ne devient pas une nouvelle fois dingue. Il l’a toujours été quelque part, il pense même que l’être humain l’est, c’est juste que le degré de la folie varie en fonction des personnalités. Et sûrement du vécu. Dans le passé, il aurait pu rédiger une thèse sur le sujet. Aujourd’hui, il se contenterait d’user de sarcasme en balançant des mots, sans chercher à savoir s’il aurait raison ou tort. En parlant de sarcasme, il ne réagit pas à celui de Scarlett. Elle ne répond pas à sa question, et c’est peut-être mieux ainsi. Sa réponse risquerait de le déplaire, ou ne serait pas en concordance avec ce qu’il espérait. Alors, il ne cherche pas à creuser. Un être a besoin d’attention, et pour une fois il s’accorde à penser qu’ils sont deux à être capables de pouvoir lui en apporter. Il ne le dit pas, il ne dit jamais ce genre de chose. Les rares fois où il l’a fait, cela a toujours paru soupçonneux. Alors, il reprend sa marche jusqu’à sa chambre, laissant derrière lui le sarcasme et les ordres.

Une fois dans la pièce, contre toute attente, il ne se précipite pas sur les premiers vêtements à sa portée. Il reste là, planté au milieu, perdu dans ses pensées. Son corps est présent, son esprit erre une nouvelle fois dans ce monde obscur qui l’appelle. Il ne sait pas comment reprendre le dessus. Son regard se pose sur son lit. Dormir. Le repos du guerrier. Il recule d’un pas, comme effrayé. La serviette glisse de ses hanches pour embrasser le parquet. Sa main passe dans ses cheveux. Il agit tel un automate, guère étonnant que ce geste ne l’aide pas à remettre ses idées au clair. Ce n’est qu’un mouvement mainte fois répété. Normalement il s’accompagne d’une idée, sauf que là c’est le néant dans son esprit. Deux minutes s’écoulent ainsi, peut-être trois. Quand un éclair de lucidité lui fait comprendre que son absence, s’éternisant, risquerait d’inquiéter, il se décide enfin à quitter sa position de piquet. Les premiers tee-shirt et jogging à sa portée sont enfilés. Il n’y a aucune classe dans sa tenue, il ne lui manque qu’une bière en main pour ressembler au stéréotype d’un américain prêt à s’affaler sur son canapé, pour regarder un match à la télé.

Ses pieds nus étouffent son retour même si une latte grince légèrement, annonçant son arrivée dans le salon. Aussitôt ses prunelles se fixent sur le chien alors qu’il s’arrête. Il ne bouge plus, appréhendant jusqu’à ce qu’il remarque enfin sa respiration. Il s’approche un peu mais s’arrête à bonne distance, ne souhaitant pas le réveiller. « Quelques jours, tout au plus. » Autrement dit une éternité. Le temps est certes court mais c’est largement suffisant pour que le propriétaire de la bête s’auto-détruise. Le processus est même enclenché, la seule chose qui vient l’endiguer, c’est la présence de Scarlett sous ce toit. Il se remet en marche, mais plutôt que de venir s’installer sur le canapé, il pose ses fesses sur le banc du piano. Il ne l’ouvre pas, restant ainsi, à regarder dans le vide plutôt qu’à observer Boyd de loin. Un débat féroce semble avoir lieu dans sa tête, le frappant de toute part. Une décision semble germer, il cherche à la repousser. Il réussit même à la faire taire provisoirement quand elle lui demande comment il va. Sa tête se tourne en direction de son amie. Son regard semble perdu. Il aimerait lui dire qu’il est en pleine forme, qu’il ne comprend pas le sens de sa question. Ce mensonge qui ne serait bon ni pour l’un ni pour l’autre, reste dans les profondeurs de sa gorge. Il n’arrive pas à lui dire non plus qu’il est en train de perdre pied, qu’il replonge dans le passé et que sa résistance s’amenuise au fil des minutes. Bientôt, il ne sera plus capable de rester auprès d’elle. Il cherche quelque chose à quoi se raccrocher. Ce regard est comme une bouée, sa dernière chance avant le naufrage. « On fait aller, ne t’inquiète pas. » Ses mots sonnent faux. Ils le savent tous les deux. Et il n’y a pas pire que cette phrase pour avoir l’effet inverse et inquiéter. Ses prunelles fuient. Ses doigts effleurent le couvercle du piano mais ne le soulèvent pas.

La sonnerie du four retentit. Il tend l’oreille, se demandant ce qui se passe. Même Boyd redresse les siennes, sans bouger pour autant. Ce n’est qu’à cet instant qu’il remarque qu’une odeur a envahi la maison. Ce n’est pas celle de la cigarette, ni de l’alcool, mais plutôt l’odeur d’un plat que Scarlett a préparé quand il était sous la douche. Il comprend qu’un troisième ordre ne pas tarder à résonner. Sa mâchoire se crispe. Elle joue sur la corde sensible et lui ne réplique rien. Il a comme un air de petit enfant boudeur. Il lorgne l’assiette qu’elle dépose sous son nez. « Et toi tu me dois un déjeuner. » Il ne peut s’en empêcher, les remettant ainsi à égalité. Pourquoi faut-il qu’il y ait toujours cet esprit de compétition entre eux. Il n’a pas envie de jouer, mais les vieux réflexes ne disparaissent pas et la phrase a résonné comme s’il n’attendait que l’occasion pour la sortir. « Je n’ai pas faim. » marmonne-t-il. Gamin jusqu’au bout de la mauvaise foi. Sa main gauche fait glisser l’assiette sur le piano, l’éloignant légèrement de lui. Mais c’est de nouveau un bras de fer. Manger ou la faire sortir de force. « Va te faire voir Scarlett. » Et ce, même si elle est là à sa demande. Il n’a pas demandé à ce qu’elle s’occupe de lui, il n’a pas besoin de baby-sitter, tout ce qu’il désire, c’est… Quoi ? Là est la bonne question.

« Essaie seulement de me forcer à manger et je te fais bouffer l’assiette. » Tête de mule lui ? Si peu. Mais là, elle a éveillé son côté ronchon, il le laisse s’exprimer un instant. Un court instant car une nouvelle fois sa réflexion d’auparavant revient au galop. Elle ne le lâche pas, profitant du fait que les vannes s’ouvrent. Et tant qu’il ne l’aura pas dite à voix haute, elle viendra le remuer jusqu’à ce qu’il se décide. Alors il le fait. « J’aimerais que tu repartes avec Boyd. Il sera mieux avec toi. Le passé prouve que je suis incapable de veiller sur quelqu’un, alors avant qu’il ne… » - meurt à cause de lui – « Récupère-le s’il te plait. » Une nouvelle fois, il n’ordonne pas. Il réclame une faveur à Scarlett. Il l’observe, cherchant à savoir si elle va accepter ou non. Il n’aura plus la force de porter sur ses épaules une nouvelle culpabilité. Il ne réussit pas à se libérer de la première, alors une seconde, autant lui tirer immédiatement une balle dans la tête pour abréger ses souffrances. « Elle est morte à cause de moi, je n’ai rien vu. » Et la colère ne vient pas. L’assiette de lasagnes n’est pas jetée à travers la pièce. C’est comme s’il se retrouve dans l’œil du cyclone sans l’avoir traversé, et c’est étrange.
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Scar Lavon

Scar Lavon
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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyMer 12 Juil - 19:20


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Il devrait savoir. Il devrait savoir que ce genre de phrase toute faite n’a aucun effet sur toi. Demander à ses proches de ne pas s’inquiéter c’est presque comme tirer une sonnette d’alarme. C’est avouer à demi-mot qu’on est en train de couler sans l’admettre à voix haute, et toi tu ne sais pas quand et comment, mais tu pressens que le naufrage est en route. Tu ne peux que l’appréhender sans parvenir à freiner la machine, ce n’est pas de ton ressort, ça ne l’a jamais été. Lloyd a beau tenter de te donner certaines cartes, il ne t’a jamais laissé assez de marge de main d’œuvre pour réussir à l’aider, à l’aider vraiment. Alors t’as trouvé Boyd, sans jugement et sans parole il est parvenu à s’infiltrer dans l’inatteignable. T’aimerais avoir un signe, quelque chose, n’importe quoi pour prévenir du désastre à venir. Comme dans les livres, où il y a des chapitres pour bien séparer les moments, avec des titres chargés de promesse, comme des tableaux. Mais dans la vie il n'y a rien, pas de titre, pas de pancarte, pas de panneau, rien qui indique attention danger, éboulements fréquents ou désillusion imminente.

Lorgnant l’assiette d’un œil revêche il se renfrogne immédiatement, la partie n’est pas gagnée d’avance et finalement la douche était une maigre victoire. Tu vas devoir redoubler d’efforts pour remporter cette seconde manche, la fatigue et la faim auraient pu le rendre plus docile mais avec lui ça ne marche pas comme ça. En fait, ça ne marche jamais comme ça devrait. Il faut constamment qu’il y ait des complications, il prend parfois plaisir à te mettre des bâtons dans les roues mais la plupart du temps ça lui vient instinctivement. Une seconde nature qui prend sans cesse le dessus, il faut jouer des coudes pour grignoter ne serait-ce qu’un centimètre de terrain. « Touché. Du coup si je ne m’abuse ça fait bien deux repas loupés. Si tu es sage je resterais aussi pour le petit déjeuner. Quel chanceux, ne me remercie pas. » il n’en fera rien évidement, bien au contraire, l’idée même que tu puisses t’imposer jusqu’au matin doit lui faire horreur à cet instant précis. Ce n’était pas une proposition amicale. On pourrait s’y méprendre, y voir un début de conversation maladroite mais toi et Lloyd, vous avez vos propres codes. Tu le mets en garde certaine qu’il a parfaitement compris le message, une menace prononcée avec le sourire mais une menace tout de même. S’il souhaite réellement retrouver sa tranquillité et t’éjecter de chez lui il a tout intérêt à te donner satisfaction en se nourrissant et en se reposant un minimum. Sinon tu t’imposeras sans autre forme de débat, jusqu’à l’aube, et les jours suivants. La convalescence de son animal s’étendant encore sur de nombreux jours tu ne prendras pas le risque de décamper d’ici avant d’être certaine de ne pas le retrouver agonisant dans un coin à ta prochaine visite.

Tu ne flancheras pas, il s’en doute mais il insiste. Rien d’étonnant. Repoussant l’assiette dans un unième caprice tu relèves à peine les yeux de la tienne en lui remettant sous le nez. Cette mascarade peut durer un bout de temps. « Oh j’aimerais bien voir ça ! C’est à peine si tu arrives à mettre un pied devant l’autre. » il est en train de perdre patience, le ton employé devenant de plus en plus hargneux, ça ne fait rien, tu as des heures devant toi, tu l’auras à l’usure. « Mange. » renchéries-tu en plantant sa fourchette dans sa part, tu ne pousses pas l’affront jusqu’à lui fourrer dans la bouche mais vous n’en êtes pas loin. Après votre dernière altercation qui vous a conduit à un duel de force dans les douches du Gym vous devriez deviner l’un comme l’autre que vous êtes prêt à pousser le bouchon loin, très loin, pour avoir le dernier mot. C’est peut-être le cas pour lui. Pour toi, aujourd’hui comme la semaine dernière, c’est beaucoup plus personnel. Tu te fiches bien d’avoir raison ou tort, c’est ton instinct de protection qui t’oblige à agir ainsi, contre ça, il est totalement impuissant.

Les mots s’échappent. Trop vite. Sans que tu n’assimiles, que tu comprennes de suite la force de leur portée. Ce qu’ils lui coûtent. Ce qu’ils provoquent chez toi. Tu te contentes de te figer, la fourchette en suspend ne parvenant plus à rejoindre tes lèvres pour un morceau de plus. Tu la relâches pour le fixer. Intensément. Fronçant les sourcils tu répètes à outrance sa demande dans ton esprit, tu te la repasses tel un vieux disque rayé, être sûr de bien avoir entendu, bien avoir saisi ce qu’il a formulé. T’as entendu, ça oui, mais tu rejettes en bloc l’information. Hors de question. « Qu’est-ce que tu me fais là ? » plus sèche que tu ne l’aurais voulu tu ne te détournes pas de sa contemplation, tes yeux mitraillent, l’incendiant d’avoir ne serait-ce qu’envisager cette option. Tu te surprends finalement à être en colère. En colère, que dis-tu, furieuse contre lui. Parce qu’il est en train de baisser les bras, c’est ce qu’il fait, te léguant Boyd comme si tout était terminé, comme s’il renonçait. Tu n’es pas naïve, encore moins aveugle, son état, il ne s’améliore pas. Il donne l’impression de vivre, de continuer de vivre, mais toi tu sais, il ne vit plus, il survit. Cependant tu nourrissais l’espoir de le voir guérir, c’est la direction qu’il avait pris en recueillant Boyd, c’était peu, mais c’était bien assez déjà. Et tu ne peux pas. Tu refuses de rester là à le regarder faire un pas en arrière. Se détacher de la seule chose qui le rattache encore à la réalité, qui le rattache à la vie. « Je ne peux pas le récupérer. Même si je le voulais, et je ne veux pas. C’est toi son maître. » ta réponse ne laisse pas de place à un refus, t’es catégorique. Tu lui as confié, parce qu’il en avait besoin, et parce qu’il pouvait en prendre soin. Lloyd est quelqu’un sur qui on peut compter dans la tempête. Tout exécrable qu’il est, il protège ce qu’il aime. Et il aime ce chien.

La première confidence en entraîne une seconde, plus violente encore, plus inattendue, plus douloureuse à entendre. Harper.. Il parle d’Harper. Il ne parle jamais d’Harper. Jamais. Cette simple évocation chasse toute la colère qui bouillait en toi la seconde précédente, laissant sa place à un chagrin nouveau que tu sens poindre comme une lame aiguisée, celle des souvenirs. Ils reviennent en vagues salées faire leur travail d’érosion, détruisant l’écorce construise avec les années, elle se fissure, elle craque un peu partout où tu poses le regard. C’est déjà arrivé. Une fois. Une seule et unique fois, se traînant à tes pieds l’alcool en guise de compagne nocturne. Cette fois aussi il avait lancé une bouteille à la mer, t’as pas su l’attraper, ou plutôt tu n’as pas pu. Interruption qui l’a poussé à fuir et à garder la porte définitivement close. C’est ce que tu croyais. Mais tu le regardes il semble frêle et fragile et brisé. Il redevient une toute petite chose friable, recollée, rafistolée, irréparable en vérité. Tout comme cette nuit-là, il y a cinq ans. De toutes les images que t’as gardées de lui, celle-ci est sans doute la plus douloureuse. « Ce n’était pas ta faute Lloyd.. Tu ne pouvais pas savoir. C’était un accident. Terrible. Mais c’était un accident, c’était pas ta faute. » ta voix reprend vie, hésitante, elle flanche sous le poids de sa peine, t’as jamais douté de la culpabilité qu’il ressentait. Celle de ne pas avoir pu sauver son enfant. « Il n’y a aucune cause médicale apparente à ce syndrome.. ça arrive c’est tout. » tu sais qu’il sait, la mort subite du nourrisson ne peut pas se prévoir, il le sait, mais sa réaction n’a rien de rationnel, son bébé est mort, ça ne peut pas être rationnel. C’est émotionnel. Il ne guérit pas, c’est émotionnel. Vous ne donnez jamais dans l’émotion, lui comme toi, votre relation est basée tout autour sans jamais s’en approcher. T’ignores comment l’aider. Comment lui parler. T’ignores quoi lui dire parce que personne n’a rien trouvé à te dire à toi quand t’as perdu ton neveu. Non tu ne l’as pas perdu, on l’a tué. Et personne n’a su quoi te dire. Te relevant tu viens t’accroupir à ses pieds, attrapant délicatement sa main dans la tienne, tu le frôles d’abord, doucement, apeurée par ce que tu pourrais provoquer. Tu crains de le faire fuir de nouveau. Le moindre souffle, le plus petit éblouissement, peut le faire basculer. Il est parvenu à ce point de fragilité, de déséquilibre, où les choses ont perdu leur sens, leurs proportions. A ce point de perméabilité où le plus infime détail peut le submerger et l’anéantir. Tu serres ses doigts dans ta paume, pour lui faire sentir, sentir que tu l'écoutes. Qu'il peut te parler, hurler, pleurer. Tu ne bouges pas, il peut te parler. Il peut ouvrir la porte de l'émotionnel. Tu ne bouges pas. Tu ne bougeras pas.


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Lloyd Kane
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✎ métier : Psychologue, il s'imisce dans l'esprit des gens, cherchant normalement à les soulager. Il est doué, très même, c'est juste qu'il refuse de faire le bien et d'aider, pour que ses patients continuent à souffrir. Comme lui en somme.
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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyVen 14 Juil - 0:17

Elle persiste. Elle signe. Et elle ne cède pas. Elle compte avoir le dernier mot. Certainement qu’elle l’obtiendra sauf s’il se décide à pousser le vice une fois de plus à son extrême, repoussant les limites de leur relation, et prenant le risque que le lien finisse par se rompre. Manger ou entrevoir la perspective de tout perdre. Il a déjà tout perdu quelques années en arrière. Il lui reste des biens matériels dont il n’en a rien à faire. Un cabinet pour lequel il n’a plus de réel intérêt. Concrètement, tout ce qu’il lui reste et auquel il est attaché, ce sont un chien, et elle. Il finira par les détruire, il en est si persuadé au plus profond de son être. Comment pourrait-il trouver un semblant d’appétit quand il a de telles choses en tête. Celles-ci conjuguées à d’autres, et le voici incapable d’avaler la moindre bouchée alors que son estomac s’est tordu de douleur plus tôt dans la journée, réclamant une nourriture qu’il a refusé de lui donner. Il se flagelle physiquement pour une souffrance mentale bien trop forte. Et la perspective de devoir supporter Scar toute la nuit, voire même le matin pour le petit déjeuner n’y change rien. La menace n’a pas fait l’effet escompté, c’est même tout le contraire. Lloyd repousse l’assiette, tel un enfant. Et comme un retour de boomerang, cette dernière revient sous son nez. L’ordre résonne. Une fourchette est plantée dans le plat. Si elle plane jusqu’à sa bouche, il l’écartera d’un revers de la main et la violence surgira. Pas une violence à l’état pur, mais celle dont il a l’habitude d’user contre son amie. Sauf que là, il est fatigué, trop las mentalement pour continuer à lutter. Il a trop de choses en tête, toutes plus douloureuses les unes que les autres. Et l’une de ses craintes finit par s’exprimer, se formulant sous forme de requête. Cette dernière passe mal à en croire la réaction de la jeune femme. Il relève son regard dans sa direction et il perçoit dans ses prunelles la colère. Une colère à l’état pure qu’il arrive à provoquer tel un maestro usant de son talent. Pourtant, il ne l’a pas voulu cette colère, c’est même tout le contraire. Ça a toujours été tout le contraire quand il s’agit d’eux. Pour une fois, lui est calme, bien trop même. Alors c’est Scar qui prend le relais. Elle exige de savoir ce qu’il fait. « Ce qui est nécessaire. » Du moins ce que lui juge nécessaire au bien être de son protégé.

Elle affirme ne pas pouvoir le récupérer. Foutaises. Balivernes. Bien évidemment qu’elle peut. C’est juste qu’elle ne veut pas. Elle insiste. Il est son maître. Les prunelles du psychologue se détournent. Sa tête se baisse. Elle condamne le chien et il ne peut rien faire, car il sait que Boyd ne suivra pas son amie. Et qu’elle ne le forcera pas à la suivre. Le voici dans une impasse, qu’elle a créé pour l’obliger à faire demi-tour. Il la déteste pour cela, pour cette volonté farouche de le garder dans une réalité qui le fait souffrir en permanence. Les mots sont douloureux. Ceux qui suivent le sont d’autant plus. Il ne sait pas pourquoi il les prononce. Pourquoi ce soir ? Pourquoi après cinq années ? C’est un sujet qu’ils n’abordent jamais. Il est tabou car l’un comme l’autre sait qu’il part aussitôt en vrille dès qu’il est abordé. Cette fois-ci, rien ne se passe, et c’est étrange. Terriblement inquiétant même. Le regard du psychologue se pose sur ses mains. Comme quelques jours auparavant, elles tremblent sous le poids de la tension émotionnelle. Il est en train de refaire son jugement dans sa tête. Peu importe comment il le tourne, il arrive toujours au même verdict. Coupable. Tellement coupable d’avoir abandonné son enfant. La voix de Scar n’est qu’un refrain maint et mainte fois répété. Il ne fait plus effet car il connait la vérité. Ils ne sont que quatre à la connaître. Un médecin légiste n’ayant aucune implication dans ce qui s’est passé. Des beaux parents trop préoccupés à cacher la vérité pour préserver des images de perfection erronées. Et lui, seul avec sa souffrance depuis si longtemps. Il a envie de se lever, de lui cracher à la figure ces mots, ce n’était pas un accident. Il ne bouge pas, incapable une fois de plus de retranscrire ce qu’il ressent. Lloyd se tourne légèrement. Il ne désire pas voir le regard de son amie, il refuse de lire de la compassion, ou même de la pitié. Cela briserait quelque chose entre eux.

Des doigts l’effleurent. Son premier réflexe est un léger mouvement de recul. Très léger avant qu’il ne réalise que ce n’est que la main de Scar. Seconde fois qu’elle ose ce geste vers lui en l’espace de quelques jours. C’est sur le point de devenir une habitude à cette allure. Il va devoir apprendre à contrôler le flux émotionnel qui déborde de son être. Il va devoir apprendre à contrôler tout un tas de choses pour qu’elle reste en dehors de son jardin. Il en est le seul maitre et il ne laisse jamais personne entrer à l’intérieur. Il le préserve si bien que personne ne le connaît réellement. Beaucoup croit le cerner, mais qui est-il réellement si ce n’est un être de chair, meurtri à l’intérieur, qui se retranche derrière le sarcasme car ce n’est pas douloureux. Il refuse toute aide, et il s’apprête même à en faire une violente démonstration de sa volonté quand son autre main vient recouvrir celle de la jeune femme. La suite ne vient pas. Il ne l’arrache pas pour l’éloigner. Il sert sa main, et au lieu de la repousser, il exerce une pression sur ses doigts. Il est persuadé que c’est une mauvaise idée et pourtant, il garde la porte ouverte. « La nuit quand elle pleurait, elle m’appelait. Elle réclamait de l’aide et… » Les mots ont du mal à sortir. « Je n’ai pas compris, j’aurais dû comprendre. » Il aurait dû comprendre. Quel genre de parent ne comprend pas quand son enfant est en souffrance ? Ce genre de parent qui fait confiance à leur conjoint, ce qui se révèle être au final la plus grosse erreur de leur vie. Il la paiera à jamais. La pression de ses doigts se resserrent. « Ce n’était pas un accident. » La phrase déchire le silence de la maison comme un coup de poignard qu’on vient de lui planter en plein cœur. C’est de trop pour Lloyd. Sa main se retire, il détache l’autre de l’emprise de celle de Scar. Incapable de tenir en place, il se lève et se détourne, ne faisant que deux pas. Il ne fuit pas. Il lui est seulement impossible d’affronter le regard de son amie. « Syndrome du bébé secoué… »  Souffle-t-il difficilement. « Elle était si petite… je… je n’ai rien vu. J’aurais dû voir. » Mais ça n’a pas été le cas. Il n’a rien vu, rien compris de la souffrance que ressentait Harper à cause d’Alicia. Il lui murmurait des mots à l’oreille pour l’aider à s’endormir, lui disait tellement de choses, à quel point il l’aimait. Le bébé s’endormait dans ses bras, épuisée, non à cause de la fatigue mais à cause de la douleur. Ce n’était pas ça qu’elle attendait de lui, elle réclamait un père qui la protège, lui vienne en aide. Il n’a pas compris le message. Il s’en veut tellement. Il ne s’en rend pas compte mais des larmes roulent le long de ses joues. C’est la première fois qu’il parle, qu’il se confie, qu’il partage sa vraie douleur. Il lui a fallu cinq années pour le faire, pour réussir à se confier à la seule personne capable de l’empêcher de sombrer. Il ne sait pas quoi faire à présent, il n’arrive pas à freiner ces larmes bien trop longtemps retenues, alors il les laisse couler.
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Scar Lavon

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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyVen 14 Juil - 18:31


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Il s’ouvre. Il s’ouvre et tu ne dis rien, tu laisses faire, laisses les mots défiler, sortir difficilement pour les déposer à tes pieds. Tu attends, comme promis. Resserrant l’emprise de tes doigts autour des siens, anxieuse de ce que tu vas découvrir, de ce qu’il se risque enfin à te confier. Tu ne te prépares pas à dire, ou faire quoi que ce soit. Tu ne peux pas te préparer. Tu écoutes. Parce que le chagrin peut être une chose que vous avez en commun mais il est différent pour tout le monde. Il vient à chacun en son temps, de sa propre manière. Le truc vraiment merdique, la pire partie du chagrin est que vous ne pouvez le contrôler. Le mieux que vous puissiez faire est d’essayer de laisser vos sentiments quand ils viennent. Et les laisser partir quand vous pouvez. La pire chose c’est qu’à la minute où vous pensez l’avoir surmonté, ça recommence. Tu penses qu’il s’agit encore du deuil mais les mots continuent de s’échapper et la révélation se fait plus percutante encore. Avec une violence inouïe elle vient te frapper à l’estomac, t’empêchant le moindre son, les mots reprennent leur place dans ta tête, s’imbriquant comme les pièces manquantes d’un puzzle. Leur sens change, se transforme, l’histoire se métamorphose. L’accident n’est plus un accident. Le suicide n’est plus le même. La fureur face à la défunte épouse n’est plus pareil elle non plus. Rien n’est plus pareil. Les mots forment une nouvelle perspective, resserrant le monde. Autour de toi. Le salon sans fenêtre, la zone d'activité, l'espace tout entier. Tu ne parviens plus à réfléchir, tu ne sais plus ce qu'il convient de faire, de ne pas faire, ce qu'il convient de taire ou de hurler. Ta pensée s'est rétrécie.

Tout est devenu si petit, si confiné. T’es pas armée pour colmater de telles plaies, faire face à ce désespoir, t’étouffes de cette vérité. Pour la première fois depuis longtemps l’impuissance te serre la gorge, tu réalises que rien ne pourra être suffisant cette fois. « .. J-je suis.. » désolé tu suspends ta phrase parce que tu ne peux pas être désolé, tu l’es, mais tu ne peux pas le lui dire, toute la compassion que tu ressens à cet instant précis, ce n’est pas le moment de l’exprimer, il ne saurait pas la recevoir. Il ne verrait pas que la compassion n’a lieu qu’au moment où l’on se reconnait dans l’autre, au moment où l’on prend conscience que tout ce qui concerne l’autre peut nous arriver, exactement, avec la même violence, la même brutalité. Tu l’as vécu, t’es passée par l’arrachement d’un être cher, la perte, le changement. Le deuil de la vie. Pas seulement la sienne, la tienne aussi, tout ce qu’elle était avant. Tu as cette conscience de ne pas être à l’abri, de pouvoir descendre aussi bas – et c’est seulement là – que la véritable compassion peut survenir. La compassion n’est rien d’autre qu’une peur commune. Cependant, dans l’immédiat il la confondrait avec la pitié, alors tu ne peux pas lui dire que tu es désolé. « Je l’ignorais.. » t’étais totalement ignorante, de ce mal particulier qui le rongeait, qui le ronge encore. Tu croyais pouvoir l’aider, t’espérais qu’il guérissait, t’ignorais tout des raisons profondes de sa culpabilité. T’ignore encore plus ce que tu es en droit de lui dire, ce qu'il faudrait lui dire. Si tu dois dire quelque chose. Le silence pourrait le pousser encore plus loin dans ses retranchements, sur la ligne entre deux précipices, t’es terrorisée du pouvoir entre tes mains, le faire tomber d’un côté ou de l’autre. Tu souhaitais qu’il se confie sans être prête à recevoir ses confidences. C’était stupide. Inconsidéré. Inconscient. Irréversible.

Le silence s’empare des lieux, de vous, de l’histoire qui reprend forme, qui prend toute la place en réalité. Seuls les sanglots de l'homme viennent l’interrompre. Des larmes glacées que tu n’as plus entendu résonner depuis des années, depuis qu’il a tout fermé à double tour après Harper. T’oses même plus le regarder, le bruit seul t’arrache tout courage, si tu devais affronter l’image de cet homme en pleurs tu serais incapable d’agir. Les perles salées coulent au coin de ses yeux sans retenue, c’est une épreuve nécessaire, tu ne peux pas en être effrayée. Tes jambes elles ont flanché, elles refusent de remuer, de t’aider à te relever, tu restes accroupie sur le sol tes doigts détaillant les cicatrices du bois. « Ma mère.. Ma mère était une belle femme. » lâches-tu enfin dans un souffle, presque un murmure, tes yeux refusant toujours de quitter les rayures du planché. Tu penses qu’il t’a entendu, tu ne sais pas, tu marques un temps de pause infime, peu assurée de ta formulation. Il ne doit pas comprendre, croire que tu divagues. T’es maladroite avec les mots. Avec les gens. Avec les émotions. T’essayes, même s’il ne comprend pas. C’est ce que tu fais. Tu essayes. « Pas juste agréable à regarder. Non. Belle. Vraiment très belle. Elle charmait sans avoir à faire le moindre effort.. Les gens étaient comme attirés par elle. » reprends-tu aussitôt d’une voix plus claire, des explications bancales qui ont pourtant un sens concordant dans ton esprit « C'est comme ça qu'elle se définissait, comme une belle femme. » t’es pas en train de lui raconter une histoire pour changer de sujet, tu changes pas de sujet, t’es précisément en plein dedans. « .. mon père, mon père est un marin. Un homme libre, affreusement têtu.. mais sûr de ses idées, de ce qu'il est, de ce qu'il croit. Mon père aime l'océan plus qu'il ne m'aimera jamais. » haussant les épaules pour marquer ton indifférence, tu l’étais pas, tu l’es devenue. T’as appris à accepter ce fait, appris à accepter qu’il n’était pas capable de te donner tout ce que tu aurais voulu. « Il y a consacré toute sa vie. Mon père est un marin, c'est ce qu'il est. » déglutissant tu ramènes tes genoux contre ta poitrine, te recroquevillant dans une prison de chair pour vaincre tes hésitations. Cette crainte de le regarder. « Mon frère.. mon frère lui est un homme qui a fait des erreurs. Certains le traitent de criminel mais il essaye si fort de changer.. Il a fait des erreurs, qu'il regrette. Il veut s'améliorer. Il s'améliore ! … C'est derrière des barreaux.. qu'il a vu son fils grandir, et.. et mourir. Parce que mon frère est un homme qui a fait des erreurs. » la mort de Tyson est devenue une onde souterraine, sismique, qui continue d'agir sans aucun bruit.

Trouvant enfin la force nécessaire tu te fais violence, te relevant, faisant ces deux pas qui vous séparent, affrontant ses yeux noyés sous un rideau de larmes. « Alors crois-moi, quand je te dis que ce n'était pas ta faute. » posant tes mains contre ses joues t’attrapes son visage l’obligeant à te regarder, le sondant sans parvenir toutefois à le capturer, tu fais aucun geste pour essuyer sa peau, tu laisses ses glandes lacrymales travailler. Elles se sont mises en grève il y a si longtemps qu’il serait impossible de les stopper. « Ce que j’essaye de te dire c’est.. que je te connais depuis très longtemps. Et je t'ai vu être bien des choses. Je t'ai vu être un enfant maltraité puis un adolescent arrogant. Je t'ai vu être un homme séduisant, un homme libre, un homme qui a fait des erreurs. Je t'ai vu être un psychologue. Un mari. Un amant. Un ami. Et je t'ai vu être un père Lloyd. » de ça tu ne doutes pas, tu ne trembles pas, tu n’as pas peur de te tromper. D’aller dans la mauvaise direction. C’est une certitude. Une chose qui n’aurait pas dû être oubliée et qu’il a laissé être ensevelie par la culpabilité. « J'étais là à la naissance d'Harper, et j'étais là après. J'étais là au moment où tu l'as t'as prise dans tes bras, au moment où tu es devenu un père. Tu ne l'as pas abandonné, tu ne l'as pas négligé, délaissé ou oublié… Tu l'aimais. Tu l'aimes encore tellement que tu ne peux pas t'en remettre. Et elle te manque. Et c'est normal. » il croit être capable de maintenir l’histoire dans l’oubli. Il pense pouvoir solliciter les souvenirs au compte-goutte, comme il consulterait des archives, avec précaution, sans jamais descendre à la cave. Mais les images s’imposent, et avec elles des scènes entières, intactes. En ne sélectionnant uniquement la fin il passe à côté du reste, pas toi. « Parce que tu étais un père, c'est ce que tu étais. Bien plus que tout le reste. » toi et lui, vous savez ce que c'est d'avoir des parents qui ne sont pas des parents. Alors tu sais. C’est une certitude. « Tu crois que tu n'as pas été à la hauteur mais c'est faux. J'étais là. Je t'ai vu être un père, à chaque minute, de chaque journée, passée avec ta fille. Alors ce n'était pas ta faute. Alicia n'a pas réussi à être une mère… Et ça, c'était pas ta faute. » aujourd'hui quelque chose t'atteint, de plein fouet, tu n'arrives pas à mettre la distance nécessaire entre toi et cet homme. Tu le regardes et tu as envie de pleurer. C’est ce que tu fais. Sans même t’en apercevoir une larme est venue se mêler aux siennes.



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Lloyd Kane
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Lloyd Kane
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MessageSujet: Re: protect us from the truth (lloyd)   protect us from the truth (lloyd) EmptyDim 16 Juil - 0:39

Il tente une inspiration plus profonde que les précédentes. L’air n’a pas l’air de vouloir gagner ses poumons. Il a l’impression de suffoquer, pourtant ce n’est que dans sa tête. Il respire toujours. Les larmes se déversent également sur son visage. Ses nerfs ont explosé en même temps que sa petite bombe de révélation. Ce n’est qu’une vérité mais elle est tue depuis si longtemps qu’il lui est arrivé par moments de croire l’avoir imaginée. Sa mémoire ne lui fait pourtant pas défaut, il a été trop guidé par la haine et la douleur pour arriver à la conclusion que son histoire n’est qu’un mirage. Quelque chose sorti tout droit de son imagination. Cela parait à la fois si gros et si petit qu’il ne sait pas si Scarlett va le croire. En réalité, ce n’est pas sa préoccupation. Quand elle commence à parler, il ferme un bref instant les paupières. Très fort dans sa tête, il la supplie de ne pas poursuivre. Il hurle en silence qu’elle ne dise pas qu’elle est désolée pour lui. Il a trop entendu cette phrase, peu convaincante de la part de gens qui ne connaissaient pas son histoire. A présent qu’elle est dans la confidence, il supporterait très mal qu’ils en arrivent à ce stade, où elle le prendrait en pitié. Il serait alors dans l’obligation de la mettre hors de chez lui et de lui claquer la porte au nez. Une fois de plus car ce n’est pas ce qu’il attendait d’elle.

Il ne sait pas ce qu’il attend en réalité. Peut-être qu’elle lui indique le bouton d’arrêt, celui pour stopper ses larmes. Car il ne réussit pas à reprendre le contrôle, à son plus grand désarroi. Son poing se serre sans grand effet. Ses ongles s’enfoncent dans la paume de sa main sans succès non plus. La douleur est la plus forte, elle surpasse celle qu’il s’inflige physiquement. Comparé à celle-ci les coups de son paternel n’étaient qu’une caresse qu’il devait endurer. Il souffle cherchant à se donner une contenance qu’il ne retrouve pas. Bien évidemment qu’elle ignorait toute cette partie de son histoire. Il la gardait jalousement, refusant à quiconque de pénétrer dans son jardin secret. Hors de question de croiser les regards de ces imbéciles vivant dans cette ville. Il les déteste. Il détesterait encore plus de croiser leurs regards en sachant qu’ils savent. Il haïrait de percevoir qu’ils pensent qu’il n’est que le veuf dont la femme a tué son bébé avant de se donner la mort, de capter des discussions qui diraient que c’est pour ça qu’il est ainsi. Aussi exécrable. Il l’est en effet, car il ne sait pas comment se comportait autrement. Il ne sait plus le faire car il défend farouchement une vérité qui le détruit à petit feu. Alors oui, effectivement, Scar ne pouvait qu’ignorer tout ce qui se tramait dans sa tête. « Bienvenue dans mon monde… » Celui du chaos, de l’anarchie, de la déroute dans toute sa splendeur d’un homme qui n’a plus rien à quoi se raccrocher. Un monde de silence, dans lequel les non-dits ne sont que des coups de poignard enfoncés en plein cœur. Un monde où les larmes ont été si longtemps retenues qu’il lui est impossible de les arrêter. Elles brisent le silence. Il démarre à peine qu’il est déjà pesant. Les secondes défilent, entre deux sanglots, il commence à se demander s’il n’a pas fait une erreur. La vérité est déjà lourde à porter pour lui, elle a l’air d’avoir abattu Scarlett. Pourtant dieu sait qu’elle a désiré la connaître, mais la coquille s’est refermée à chaque fois avant de délivrer ce qu’elle contenait à l’intérieur. Jusqu’à ce soir, et son contenu est trop fort, pour l’un comme pour l’autre.

Une voix s’élève pourtant, délivrant une phrase que Lloyd ne comprend guère. Il croit l’avoir rêvé tant son sens lui est obscur. La suite n’est guère mieux. Le psychologue ne comprend pas. C’est sûrement un comble vu son métier. Toujours est-il qu’il n’est pas à même de comprendre pourquoi elle lui fait le récit de sa famille. Encore moins pour évoquer des parents qui ont été comme les siens, aux abonnés absents. Quant à son frère… Oh celui-ci, il n’aimerait pas la présence de sa sœur sous son toit. Il espère que leurs routes ne se croiseront pas, sauf qu’il n’a pas compris qu’il est trop tard. Leurs destins sont liés, sans doute encore davantage avec les révélations faites durant cette soirée. C’est comme empêcher deux parties d’un aimant de se joindre. Cela se révèle de l’impossible et le seul facteur qui est capable de le faire, c’est l’aimant lui-même, en se retournant, inversant ainsi la tendance. Il ne comprend toujours pas ces allusions à sa famille. Est-ce un moyen détourner pour lui changer les idées, qu’il arrête de se focaliser sur sa peine et les larmes qui continuent de couler sur ses joues ? Elle l’emporte, il a envie de pleurer son bébé ce soir. Tant pis pour l’image qu’il renvoie. Tant pis pour le manque d’assurance dans son regard quand elle l’oblige à croiser le sien. Ses doigts sur sa peau sont une brûlure. Il ne la croit pas, c’est sa faute. Elle doit se taire car le résultat sera toujours le même. Il ressentira cette culpabilité, alors autant couper court à cette discussion, ou plutôt à ce monologue. Une autre qu’elle, il aurait déjà trouvé la solution. Il aurait laissé son chagrin, et il aurait repris le rôle dans lequel il se retranche. Une phrase assassine aurait déjà été sortie, ou alors il l’aurait embrassée rageusement pour la faire taire. Une autre qu’elle n’aurait jamais vu ses larmes donc il n’aurait pas eu à faire cela.

Elle lit en lui comme dans un livre ouvert. Ça en est effrayant. Elle le connait sûrement mieux qu’il ne se connait lui-même. Elle voit en lui un homme qu’il n’est pas, ou qu’il se refuse à être. Elle attire si bien son attention que les larmes ralentissent. Il déglutit, cherche à retrouver une respiration plus calme. Pourtant, un gémissement à peine perceptible s’échappe de ses lèvres quand elle prononce le prénom de sa fille. Même lui ne le fait plus. Il n’ose plus le faire car il a envie de pleurer à chaque fois. Comme lorsqu’il se rend sur sa tombe tous les jeudis. Tout comme lorsqu’il sort la seule et unique photo qu’il a d’elle. Elle n’a partagé sa vie que l’espace de deux mois mais lui manque. Elle frappe dans le mille. Il ne croyait pas pouvoir s’attacher à un si petit être, elle a pris la place de tout le reste, et ça n’a fait que s’amplifier quand il a su ce qui s’était produit. « Et je ne suis plus rien qu’un connard à présent… » souffle-t-il davantage pour lui que pour elle. Ce n’est que la triste vérité. Il ne sait plus être que cela. Il n’est pas certain qu’il soit prêt à entendre cette vérité. Que la faute n’est pas sienne. S’il la retire de ses épaules, il ne sera plus animé de cette rage, sa douleur ne connaîtra plus de guide. Il ne réussira plus à faire preuve de violence quand celle dont on ne doit pas prononcer le prénom sera dit. Car c’est ce que fait Scar, elle prononce le prénom d’Alicia. Et par la faute de tout ce qu’elle vient de dire, il n’entre pas dans une rage. Il ne la repousse pas violemment. Instinctivement, c’est ce qu’il est censé faire, repousser tout ce qui peut l’atteindre. Il la déteste d’avoir ce pouvoir sur lui, du moins de réussir à l’avoir trouvé pour cette soirée. Il est trop à découvert, il a trop versé de larmes. Il est grand temps pour lui de refermer cette porte qu’il a laissé ouverte déjà trop longtemps.

Il est sur le point de le faire, tout refermer à double tour. Seulement le regard de son amie le perturbe. Il en oublie ses larmes, qui ralentissent. Les siennes se tarissent, elles changent de propriétaire. Est-ce à cause de la pitié qu’elle ressent pour lui qu’elle réagit de la sorte ? Il n’en sait rien, il a du mal à réfléchir. Sa main se lève, et du bout du pouce, il essuie cette larme. Il se permet un geste qu’elle n’a pas fait car il ne souhaite pas la voir dans le même état que lui. Si elle craque à son tour, qui va les relever tous les deux ? Sa tête se penche légèrement, son front vient se coller contre celui de la jeune femme un bref instant. « Je suis désolé. » Déjà il recule sa tête. Il s’en veut pour cette larme. D’un revers de la main, il essuie les siennes. « ça ne change rien à ma culpabilité. Quel psy ne voit pas qu’une personne est instable au point de faire du mal à son propre enfant ? » Cela lui coûte de prononcer cette phrase tout en gardant son calme. Il y parvient par on ne sait quel miracle. « J’aurais aimé la tuer, mais même ça, elle me l’a retiré. » Alicia a gagné sur tous les plans en fait. Elle lui a retiré sa fille, s’est ôtée la vie et lui reste là, comme un con à la détester tout en devant survivre. « Et elle a brisé le seul rôle bon qui était en moi. » Il la maudit, oh oui, il la maudit réellement, car à cause d’elle il n’est plus qu’une cause perdue qui ne sait rien faire d’autre que d’user de sarcasme avec tout ce qui l’entoure. « Elle était une erreur, je n’aurais jamais dû l’épouser. » Et c'est la première fois qu'il met des mots sur tout ceci, qu'il aborde ces sujets. C'est étrange car il a l'impression que tout s'enchaîne dans sa tête. il ne sait pas quelle phrase sélectionner, et sait encore moins si Scar va comprendre leur sens. Il parle de ce qu'il ressent et elle est l'unique témoin du bordel qui se trame dans son cerveau. Si elle ne comprend pas, peut-être qu'elle va fuir. Elle devrait en tout cas. 
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