be my new girl — reva

« Je pense que c’est préférable pour le moment. » répondit Reva à sa proposition. Kale leva les mains comme s’il se rendait à la police pour faire comprendre à l’indienne qui ne remettrait pas en cause sa décision. Aussi étrange que cela puisse paraître, il comprenait. Sûrement parce que sa mère avait eu la même présence d’esprit lorsqu’elle avait commencé à voir celui qu’il pouvait maintenant appeler « papa ». « Je préfère qu’il te voit comme le moniteur à l’extérieur que comme l’ami de sa maman, il ne comprendrait pas. » ajoute-t-elle pour se justifier. Kale opina du chef face à sa remarque, c’était tout à fait compréhensible et quoi de mieux pour sa mission séduction que d’avoir la belle Reva pour lui tout seul ? « Je comprends tout à fait, ne t’en fais pas » dit-il pour la rassurer, se rendant compte qu’il avait peut être été trop vite. Il faut dire qu’il n’a pas l’habitude de séduire une mère célibataire, entre le club et la plage, la plupart des femmes qu’il rencontre sont sans attaches. « Maintenant que tu connais beaucoup de choses sur moi, à ton tour de te confier. Et je ne veux pas quelque chose de banal que tu balances à toutes les filles. » demanda Reva. Cette requête surpris le sauveteur en mer. Il n’avait pas l’habitude qu’on lui pose des questions, souvent, c’est lui qui pose les questions et qui fait semblant de s’intéresser à son interlocutrice. Visiblement, Reva n’est pas comme toutes ces femmes qu’il a l’habitude de côtoyer et de draguer. Un point qui ne peut que charmer l’hawaïen qui commence à se prendre à son propre jeu. « Je suis strip-teaseur, je ne pense pas pouvoir faire mieux dans l’originalité » lâcha-t-il tout sourire. Kale ce n’est pas le genre d’homme qui se confie sur sa vie, encore moins à une personne qu’il ne connaît à peine. Que pourrait-il dire pour satisfaire la question de la jeune femme, il n’en a pas la moindre idée et il n’a pas envie de rentrer dans les détails de sa vie qui – selon lui, ne regardent que lui.  « Je suis hawaïen mais c’est moins original selon moi » déclare-t-il en esquissant un sourire à son interlocutrice. Il sait que l’exotisme peut parfois avoir son charme mais difficile de rivaliser avec le pays de la jeune indienne. « Et toi, tu viens d’où exactement en Inde ? » questionne-t-il comme pour inverser la tendance et parler d’elle.

La jeune femme était déçue de voir que Kale ne jouait pas le jeu. Au lieu de lui dire quelque chose sur lui d’important, il se lançait dans des banalités comme si elle n’allait pas s’en rendre compte. Il se demandait s’il pensait qu’elle était naïve ou qu’elle n’était pas assez affirmée. Elle aurait eu envie de savoir quelque chose qui lui permettrait de voir derrière cette image, mais il ne semblait pas prêt à ce compromis. Il était sûrement coincé dans cette vie s’en même se rendre compte qu’il manquait quelque chose. Elle savait qu’ils ne se connaissaient presque pas, mais justement elle trouvait cela plus facile parfois. Elle n’allait pas non plus l’obliger à faire un effort s’il n’en avait pas envie. Il était libre de ses mouvements. Il se mit ensuite à changer de sujet en lui demandant d’où elle venait en Inde. « Tu changes du sujet, j’espère que tu te le sais ? » Lui fit remarquer Reva. Elle se doutait bien qu’il se fichait éperdument de la réponse, mais qu’il avait envie de parler d’autre chose. « Tu ne joues pas le jeu, c’est dommage. » Rajouta la jeune femme. C’était peut-être ça sa botte secrète avec les femmes, leur faire penser qu’il est à l’écoute pour mieux les endormir. Cette idée l’amusait parce qu’elle trouvait ça trop facile pour réellement marcher. Soudain, Reva reçu un message de la babysitter. Elle se rendait compte de l’heure qu’il était. La pauvre attendait qu’elle vienne la libérer afin de pouvoir rentrer tranquillement chez elle. La jeune femme s’était laissée emporter dans ce verre et n’avait pas vu le temps passer. C’était une bonne chose bien qu’elle soit déçue qu’il ne soit pas plus entré dans son jeu. « Je vais devoir te quitter, il est tard. » Lui confia Reva avec un sourire en coin. Ce n’était pas une excuse pour s’en aller parce qu’elle n’avait pas aimer sa réponse. Elle devait réellement rentrer à la maison. C’était ça la vie d’une mère célibataire. La jeune femme lui dit alors : « Bonne soirée. » Elle se leva et alla en direction de la sortie. Elle se demandait si Kale n’allait pas être refroidie par tout ça et y repenser à deux fois avant de venir chez elle pour passer une soirée tranquille. Il devait préférer les soirées rapides et torrides. Qui vivra verra.

Sujet terminé.