waiting for the sky to fall ≠ cosmo

NOUVEAU SIECLE

Tu te perds dans les vapeurs d'alcools, tu te reconstruis dans les soirées un peu trop animées, les sourires brisés les rires forcés. ◊ Tu te brises encore un peu pour recoller les morceaux avec les somnifères que t'avales pour t'offrir un sommeil paisible, sans rêves, sans responsabilités, là où t'entends rien. ◊ Un gosse, du jour au lendemain, ramené dans une maison qui était paisible, des larmes, des cris, des hurlements, la panique, oxygène qui quitte tes poumons avec une brutalité qui te ferait te tenir les côtes. ◊ Remplacé, t'avais cette sensation, les yeux de ta mère sur ce truc que tu ne connaissais pas, que tu ne voulais pas connaître, elle t'a eu trop jeune, tout le monde te le dis, que t'as sûrement gâché sa vie aussi, qu'elle aurait dû avorter, pas te garder, des soupirs, informations que tu gardes pour toi pour ne pas la blesser, le sang qui sort de tes plaies qu'ils ont creusées avec un cuter un peu trop aiguiser. ◊ Fragile, le gosse qui pleure pour rien, qui demande les bras d'une mère toujours présente pour lui, gamin toujours accroché, qui cherche la vérité l'appréciation, gosse qui n'a plus rien, plus un regard. ◊ La vexation, les larmes, les lèvres qui bouffent l'intérieur de tes joues quand elle jette mécaniquement le repas que t'as préparé à la poubelle ainsi que la nourriture pour le bébé, qui ne remarque pas la maison anormalement propre, qui ne remarque pas les jouets ranger correctement dans la boîte et le lit monté dans la chambre de l'enfant, les larmes et les pas qui te guident au milieu d'une route déserte, t'attend le choc, la collision. ◊ Mais rien ne se passe, parce que lui, encore lui, toujours lui. Lui qui te prend dans ses bras pour t'éloigner du bord, lui qui te demande ce qui ne va pas, qui te propose de dormir chez lui, un moment doux et éloigné. ◊ Tu sais pas trop comment c'est arrivé, il t'a sorti des griffes d'un gars qui se tapait tout ce qui bougeait, parce que t'étais trop naïf ou peut-être que tu voulais te punir, souffrir. Tu l'as vu, ses yeux trop bleus et son sourire trop grand, presque trop charmant et pourtant carnassier. ◊ Tu sais pas pourquoi tu lui as proposé, qu'il arrête la drogue, qu'il ne couche plus avec ses plans-culs, qu'il oublie l'alcool, qu'il soit avec toi, deal de ton corps contre son âme, rien avant qu'il ne soit en état. ◊ Juste des mots, des messages, des moments, dans sourires, une main dans une autre, un torse contre un autre, les phrases parfois dénuées de sens quand le fatigue te happaient en pleine après-midi. ◊ L'amour, tu es tombé amoureux, tu devrais pas, tu te l'es interdit au début de cette relation, pourtant c'est arrivé et les sourires francs sont de plus en plus présents sur ton visage en même temps que tu t'éloignes de plus en plus longtemps de la maison de ton enfance. ◊ Enfant sans père, t'a grandi sans lui et tu ne t'en souviens pas, même si des photos se baladent et qu'il paraît que tu lui ressembles, le truc c'est que tu ne veux pas lui ressembler, tu ne veux pas être égoïste toi, tu veux être quelqu'un de bien. ◊ La musique comme un nouveau souffle, le piano comme une extension de toi dans lequel tu plonges pour te vider la tête, ta voix comme une intermédiaire entre ton être et le monde des songes.

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