what happened to the soul you used to be (cosmo)

Les pleurs en pleine nuit. Les biberons à préparer. Changer les couches. Refaire tout ça, dix-neuf ans après Cosmo, c'était étrange. C'était comme si elle avait tout oublié. La fatigue était plus que présente. L'attention n'était pas vraiment ce qui pouvait être le plus présent chez Orla, mais avec la fatigue, elle était presque inexistante. Des moments de blanc en plein milieu d'une phrase lors des cours parce qu'elle se perd dans des explications. Les micro-siestes avec les yeux ouverts en plein cours étaient de plus en plus fréquent. La fatigue pouvait très clairement se voir sur son visage, mais aussi dans son comportement. Elle était épuisée, tout ce qu'elle voulait c'était simplement une journée sans avoir à s'inquiéter de pleurs, à essayer de les comprendre. Si c'était parce qu'il avait faim, qu'il avait besoin d'être changé ou pour une autre raison. Elle s'y perdait. Elle n'y était pas préparé. Chose qu'elle n'était pas non plus, il y a dix-neuf ans, mais elle avait l'impression que c'était plus facile. Parce qu'elle savait ce que voulait dire chacun de ses pleurs. Elle ne voulait qu'une chose, que cette période se termine. Elle n'en pouvait plus.

Un zombie. C'est sans doute à ce quoi elle pouvait ressembler actuellement. Un zombie qui essaye de se faire passer pour un humain plus précisément. Orla qui se trouvait à table, qui regardait son assiette. Simplement ça. Elle la regardait juste. Les yeux dans le vide. Ce plat, ce n'était pas elle qui l'avait préparé. Elle n'en avait pas eu le temps. Sans doute Cosmo. Sauf qu'elle ne se souvenait pas de l'avoir vu dans la cuisine pour le faire. Peut-être parce qu'elle n'était pas là à ce moment-là. Orla qui regardait son assiette et qui se posait toutes sortes de questions. Et un moment de lucidité. Elle n'entendait pas de pleurs. Elle n'avait personne dans les bras. La rousse qui avait levé rapidement la tête, la peur dans son regard. Peur qui s'en était allée petit à petit lorsqu'elle vit Cosmo avec l'enfant dans les bras. C'est vrai, il l'avait pris pour qu'elle puisse manger tranquillement. Une bouchée, puis une autre quelques secondes plus tard. Elle n'avait même plus la force de manger. Ce qu'elle voulait faire, c'était juste dormir. Aller dans son lit et profiter d'une nuit d'un sommeil réparateur. Orla qui avait lâché sa fourchette, qui s'était adossée à sa chaise, regardant son fils qui donnait le biberon. Et l'enfant était calme dans les bras de Cosmo, alors qu'avec elle, il n'arrêtait pas de s'agiter. Peut-être bien que c'était de sa faute, qu'elle faisait quelque chose de mal. Le regard de la rousse qui était restée quelques secondes vers le nouveau-né pour ensuite se diriger vers son fils. Elle s'était doucement redressée, remarquant quelque chose d'anormal. Maman ours semblait faire un retour. « Qu'est-ce que tu as sur ton cou ? » Panique qui essaye de ne pas trop se montrer dans sa voix. Des tâches violacés sur son cou. Peur qu'on l'ai frappé. Peur qu'on ai pu faire du mal à son bébé, sans se douter un seul moment que la réalité pouvait être bien différente.