The wedding : happy ending or bad day ?

"C'est long là non ?" que tu finis par souffler après avoir finalement lâché le point imaginaire que tu fixais quelques minutes plus tôt. Les gens se retournent sur un marié élégant qui s'avance vers l'autel lentement faisant taire les messes basses. Tu ne caches pas ton envie d'en finir avec toutes ces conneries et de ramener Lauren à la maison pour vous changer les idées. "Plus vite la mariée ramène son cul, plus vite on ira se baigner..." que tu lance en attrapant sa main pour la serrer entre tes doigts. C'est stupide, mais présentement tu aurais besoin d'un câlin et tes pensées se trouvent tournées vers une personne à laquelle tu ne t'attends pas du tout, ça t'arraches un sourire et te promets de lui envoyer un texto à la fin de la cérémonie pour le lui signaler. Tu te penches finalement sur Lauren et dépose sur la joue de ta rouquine un tendre baiser. Magnez-vous l'fion, putain ! que tu te dis, tu penses même que ta hâte se lit sur ton visage tendu. Si tu savais...

Elena sentait le regard interrogateur de son cousin sur elle mais Mark avait compris qu'ils ne pourraient pas vraiment parler maintenant. Ce n'était pas le moment. Elle échangea un regard avec Diego. La brune se demandait ce qu'il pouvait bien penser. Il connaissait son cousin. Du moins, elle lui en avait déjà parlé. Mais ne l'avait jamais rencontré. Mais qui avait-il rencontré dans sa vie lorsqu'ils étaient "ensemble"? Personne...
Elle soupira légèrement et s'agita un peu sur sa chaise. Le temps semblait s'étirer et elle avait l'impression que personne ne bougeait. Et que personne n'avait l'intention de bouger. Elena quant à elle mourait d'envie de se dégourdir les jambes... Mais avec la chance qu'elle avait, la jeune femme était sure que si elle se levait ça serait ce moment là précis que la cérémonie commencerait. Autant rester sagement assise.

C’est beaucoup trop long, je ne cesse de me le répéter. J’en viens à ressentir une certaine appréhension, un mauvais pressentiment. Et si les choses se passaient mal ? Et si nous nous étions trompées avec Deb ? Des tas de choses me passent par la tête, heureusement je suis vite rattrapée par la présence de Rhett, qui me fait tant de bien. Il me fait oublier la nervosité, la colère que je ressens à l’encontre de Scar et Freddie. Et je n’ai envie que d’une chose : ses bras. J’ai besoin d’un remontant, de m’évader. « Elle a intérêt à se grouiller alors, je meurs d’envie d’aller me baigner. » Je ne peux m’empêcher de sourire, tandis que sa main attrape la mienne. Je regarde partout, cherchant la mariée du regard. Mais qu’est-ce qu’elle fiche ? Nous avons un timing bien défini, Phillip est déjà devant l’autel à attendre. Quelque chose ne tourne pas rond, c’est certain. « Ce n'est pas normal. » Que je chuchote à Rhett, un brin paniquée. « Je devrais aller voir ce qu’il se passe. » J’annonce alors, bien loin de me douter que ce mariage risque bien de se transformer en tout autre chose.

Alors qu’il se tient devant l’autel, attendant l’apparition de celle qui sera sa future femme, Phillip n’est pas à l’aise. La raison est simple, en général il est très discret, il se contente d’observer de loin, tandis que là, il se révèle être en quelque sorte le centre de l’attention. Quand il arrivé, il a bien senti des regards se tourner dans sa direction. Cela l’a rendu nerveux. Pour se détendre, il jette un regard en direction de ses frères et de sa sœur. Il dérive ensuite sur ses parents et la lueur qu’il lit dans les yeux de sa mère l’aide un peu pour supporter cette attente. Ils ne sont pas en retard, pas encore. Lui a respecté le planning donné par les organisatrices, reste à savoir si Evelyn en fera de même. Il jette un regard à sa montre. Toujours dans les temps. Un autre regard en direction du premier rang et là, il perçoit la nervosité d’une des organisatrices. Pire que la sienne on dirait bien. Il s’interroge, se demande si quelque chose cloche dans l’organisation pour qu’elle réagisse ainsi. Son regard glisse sur l’homme qui se tient à ses côtés. Il ne le connait pas. Qu’est-ce qu’il fout à son mariage ? Un mystère de plus. Finalement, il décide de ne plus se focaliser sur ce qui pourrait accroître sa nervosité en partant à la recherche de visages plus souriant, plus rassurants. Ses prunelles dérivent alors sur les convives, il s’aide ainsi à supporter les minutes restantes avant que le mariage ne débute.

La cérémonie allait commencer et le stresse faisait de plus en plus son apparition. Même si ce n’était pas moi la mariée, c’était tout de même stressant de la conduire à l’autel. Je ne voulais tout de même pas lui faire honte à son mariage. Vous imaginez, la cousine de la mariée qui se prend le pied dans le tapis et qui s’étale de tout son long devant tout le monde ? La honte total, alors je devais me calmer pour retrouver mon contrôle. J’avais même avisé Evie que je la retrouverais à l’entrée de l’église. Déjà, qu’elle l’était, je ne voulais pas non plus augmenter le sien. À l’entrée de l’église, j’observai les invités qui discutaient entre eux attendant que la mariée fasse son entrée. Je saluai quelques têtes que je connaissais, puis retourna à ma place afin de prendre quelques respirations de plus. Il fallait vraiment que je me mettais au yoga, moi.

Il a encore la tête ailleurs, ça se voit. Son regard se pose sur les moindres détails colorées, s'attarde sur les robes des femmes présentes autour de lui. Amaël ne connaît personne ici mais a accepté de venir parce qu'Octavia le lui a demandé. Pour une fois, le perché a fait l'effort de s'habiller sobrement, avec une légère classe aussi même s'il ne passe pas inaperçu derrière ses grandes lunettes et son appareil dentaire. Sourire aux lèvres, il fait bonne figure alors qu'Octavia a disparu quelques instants, le temps pour elle de saluer ses connaissances. L'artiste se sent soulagé de la voir arriver à nouveau vers lui tandis qu'il attrape instinctivement sa main pour déposer un baiser sur sa joue. Les yeux brillants, le cœur au bord des lèvres, il ne peut s'empêcher de glisser ses lèvres vers son oreille pour la complimenter sur sa tenue. On devrait te faire un procès pour faire de la concurrence à la mariée. Qu'il lâche dans un sourire avant de se tourner soudainement vers le marié qui fait son entrée le premier. En temps normal, Amaël l'aurait certainement sifflé comme ils ont l'habitude de le faire avec Octavia en s'incrustant à des mariages d'inconnus. Mais cette fois, les enfants perdus sont là car la mariée tient une place important dans le cœur sa belle et pour cette raison, l'artiste a enfermé son excentricité dans une minuscule boîte de son cerveau avant de venir.

Jusque présent, il tient sa parole. Il n’y a aucune vague à déplorer de son côté. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui manquent. Il aurait pu narguer le grand blond du premier rang et embrasser son ex-femme, attirant au préalablement son attention. Ce qu’il n’a pas fait. A présent, le psychologue se traite de crétin. La raison ? Un baiser échangé non loin de lui qui a provoqué contre toute attente une réaction de contrariété chez lui. Son regard est désormais assombri. Il ne comprend pas le geste. Il se demande si le type en question est le nouvel officiel. Il commence déjà à parier sur le temps qu’il tiendra avant de se faire éjecter. Bref, ce sont tout un tas de pensées habituelles qui le traversent, excepté cette contrariété qu’il ne s’explique pas. Alors pour ne plus y penser, il porte de l’attention à sa compagne du jour, Gysèle et échange quelques mots avec elle jusqu’à ce que le marié fasse son apparition. Le climat semble changer dès lors, entre ceux qui attendent impatiemment l’arrivée de la future mariée, et ceux qui sont gagnés par de l’appréhension. Lui, honnêtement il s’en tape royalement. Libre à eux de commettre cette grossière erreur qu’est le mariage. Il ne dit rien, ne fait aucun commentaire. Toujours sa parole qui domine pour elle, ou peut-être pour la mère Jones. Il ne le sait pas vraiment lui-même ce qui le pousse à bien se tenir. Sauf que cela menace de voler en éclat quand une voix lui souffle quelques mots à l’oreille. Ils ne sont pas sensuels. Ils ne lui donnent même pas envie. Le corps de Lloyd se raidit légèrement alors qu’il jette un œil au rang derrière lui. Crétin. Petit con. Casse-couille. Les mots sont faibles pour qualifier le dernier psychologue arrivé dans son cabinet. Il ne sait pas quelle mouche l’a piqué pour qu’il l’embauche. Ou plutôt, il ne le sait que trop bien. Beck est son portrait craché, avec dix ans de moins. Ils n’ont pas le même vécu et pourtant de nombreux points les rapprochent. Uniquement sur le papier, car dans la réalité, ils se livrent à une petite guerre, chacun déplaçant ses pions sur ce grand échiquier que sont leurs rencontres. Beck. Content de te voir. Même pas en rêve, ces mots sont prononcés. Lloyd lui adresse un regard, mais il décide d’ignorer l’autre psychologue et ne lui répond pas, se détournant alors que celui-ci est déjà occupé à parler à la personne qui se tient à côté de lui. Pauvre mortel. Il n’y a plus qu’à espérer que la demoiselle en robe blanche arrive très vite. Elle est peut-être occupée. Qui sait, si ça se trouve, elle est en train de tourner un nouveau film porno dans sa tenue de mariée.