(danny) fuck destiny

Invité

l'on hait avec excès lorsque l'on hait un frère

Le réveil était toujours aussi dur. il avait fallu moins de cinq heures pour que jeff puisse enfin trouver le sommeil. et ce. grâce à des petites pilules. quand est ce que cela allait s'arrêter bordel. même la compagnie d'hier soir ne l'avait pas aidé à enlever les images morbides qu'il avait en tête.
machinalement, il traîna les pieds jusqu'à son frigo pour en tirer un jus d'orange déjà passé. qu'il but au goulot. son peignoir laissait entrevoir ses cuisses jonchées de poils ainsi que son torse à peine musclé. il avait perdu durant ces des années. il s'était bien laissé allé. qu'importe.
il enfila un bas de pantalon, avant de passer dans la salle de bain pour raser sa barbe déjà bien trop longue. les poils formaient une forêt bien dense sur son menton. ses yeux, tiraillés de fatigue, semblaient vouloir se fermer.
le café était froid. merde. il l'avait préparé trop tôt. jamais le bon timing. il prit une tasse pour le réchauffer au micro-ondes. ça ferait l'affaire.
il sortit de son manteau son paquet de blondes préférées. il en dégota une pour l'allumer instinctivement.
cette maison était belle.
malgré le beau bordel.
y'avait vu sur mer.
avec tous les pécheurs.
rien de plus plaisant.
sauf pour ce médisant.

☆☆☆ Beerus

Invité

ça fait une heure, littéralement, que t'es planté sur ce banc. le bruit de l'océan qui résonne à tes oreilles depuis tellement longtemps que tu l'as totalement oublié. ton regard fixé sur une petite maison inconnue, mais aux pilotis agréables à regarder. ça fait une heure que t'es la. que tu sais pas quoi faire. t'hésites, tu laisses le vent te décoiffer à chaque bourrasque et tu laisses le soleil taper sur ton visage, tes prunelles pâles protégées par tes lunettes de soleil.
un profond soupir s'échappe de tes lèvres. tu termines par te lever, lentement, comme si tu devais traîner ton propre corps. tes mains se perdent dans les poches de ta veste en jean et tu ramènes tes lunettes sur ton crânes, dans tes mèches brunes, écartant par la même occasion ces dernières de ton visage. tu grattes distraitement ta joue, grattant ta barbe du bout des doigts. tu termines par traverser la rue, pour rejoindre le perron de la petite maison, ta lèvre inférieure coincée entre tes dents durant quelques courtes secondes. tu retiens un soupir, tu réajustes tes lunettes sur ton crâne et tu fronces un peu les sourcils.
quatorze ans.
que t'es parti.
que t'as pas donné de nouvelles.
t'aurais sans doute pu le faire, informer ton frère de ta vie, de plein de trucs comme ton changement de numéro, ou bien même lui envoyer une lettre, quelques mots pour lui faire savoir que t'es en vie. quelque part sur le globe, une guitare et un crayon entre les mains. sans doute que t'aurais du, ouai. mais c'est comme ça. tu l'as pas fait. et tu seras sans doute pas étonné si jeff t'en fou une ou te claque la porte au nez.
prend ton courage à deux mains.
maintenant.
ton poing s'abat faiblement contre la porte. tu tapes deux coups assez lent. comme si le faire plus lentement allait retarder ce moment inévitable. la confrontation après une quinzaine d'années d'absence.

Invité

quelqu'un frappa. ce bruit. cette présence derrière la porte. jeff avait oublié que ça pouvait arriver. même le facteur ne faisait que passer le courrier par la fente de la porte. il sursauta. il se sentit pris sur le fait. le déchet qu'il était ne devait pas être vu. pas à cette heure là. merde. il était vraiment 11h ? jeff passa une main hasardeuse dans ses cheveux en toussant. cette toux non plus ne le lâchait plus. une toux rauque et grasse provoquée par cette foutue fumée blanche.
il se posa plusieurs fois la question. aller ouvrir ? ne pas ouvrir ? qui était-ce bordel. tout le monde savait qu'il ne valait mieux pas entrer tant qu'il n'avait pas invité. les volets étaient clos. comme si la vie s'était arrêtée dans cette maison. cette nouvelle maison. maison où il habitait seul désormais.
il referma son peignoir entrouvert, se décidant à aller ouvrir. en ouvrant la porte, il garda le petit loquet bloqué, histoire de ne pas se faire forcer l'entrée par des commerciaux.
des yeux bleus.
une chevelure châtains aux reflets quelques peu dorés.
des chaussures propres et plutôt habillées.
un homme.
une barbe de quelques jours.
qui était-ce ?
ces yeux. ces yeux semblent familiers. mais..
c'est qui ?
demanda-t-il sur un ton plus que désagréable et réprobateur.

Invité

c'est étrange pour toi de te retrouver à monterey après tant de temps. la ville semble différente et identique à la fois. t'as tout tes repères. ce magasin ou t'achetais de l'alcool avec tes potes alors que vous étiez pas majeurs. ce parc ou vous passiez vos après-midi à refaire le monde, cigarettes entre les doigts. tout te semble figé dans le passé, souvenirs devant les yeux, ville qui a bien changé depuis quelque temps.
et pourtant t'es la. t'es planté de ce quartier que tu traversais le cul sur un vélo et les cheveux fouettant ton visage. t'es planté devant cette porte et cette maison qui semble totalement inhabitée. pourtant t'as vérifiée plusieurs fois l'adresse fournie pas ta mère. c'est bien la. normalement.
t'es à deux doigts de partir.
te barrer.
encore. mais non. tu relèves légèrement la tête, bruit dans la maison, porte qui s'entrouvre à peine. et tu pourrais clairement dire que t'es choqué de l'apparence de jeff. rasé, certes, mais le regard lourd et fatigué, son visage tiré par les cernes et son air totalement ailleurs. c'est qui ?
bam.
ça fait mal.
de pas être reconnu par ton propre frère. mais après tout, t'as dû changer. toujours la même tête de con. mais sans doute aux traits plus matures. et t'hésites, à mentir, te barrer, marmonner que tu t'es trompé. danny. tu souffles finalement. du bout des lèvres. comme pour empêcher qui que ce soit d'autre de l'entendre.
et tu attends la sentence, la réaction de ton aîné.

Invité

non. impossible. un voisin qui fait une blague de mauvais goût? un mec qui a juste envie de rentrer voir l'état de la baraque ? danny. jeff s'y reprit à trois fois pour le reconnaître. il le scruta de haut en bas avant de comprendre que danny.. était de retour. sale con! sale con! sale con! qu'est ce qu'il foutait là après tout. merde! plus d'une dizaine d'années qu'il est partit. et il revient comme une fleur. il débloqua son petit verrou, pour entrouvrir un peu plus la porte en bois. ses yeux ne trompaient pas. il était confus. partagé entre la rancoeur et l'étonnement.
depuis quand t'es en ville?
demanda-t-il non sans un regard furieux, presque violent.
il ne s'imaginait pas une seconde le laisser entrer. ce pourquoi il faisait barrage de tout son corps sur le pas de la porte. danny. il n'avait pas tellement changé en réalité. c'était jeff qui avait perdu la notion du temps, les visages familiers..
il ne savait plus quoi dire. et même si il avait quelque chose à lui signifier, la rancoeur l'empêcherait d'ouvrir la bouche. par fierté aussi. les deux frères se décomposaient littéralement. ils étaient là. l'un en face de l'autre. incapables d'avoir une discussion normale. normale. comment est ce possible après tant d'années. faire comme si de rien n'était. jeff marmonna quelques mots. danny ne dut pas les entendre, et c'était le but. il se confortait juste de ne pas le laisser entrer. avant de céder.
sans un mot, il se retourna, laissant la porte ouverte. c'était ça son invitation. rien de plus, rien de moins.

Invité

tu ne sais pas réellement comment il va réagir. il pourrait te frapper. ce serait légitime de sa part et sans doute que tu ferrais pas un mouvement pour éviter son coup. t'en sais trop rien. il semble perdu. tellement perdu. tu lis beaucoup trop d'émotions dans son regard. ça te fait tourner la tête. depuis quand t'es en ville ? tu restes silencieux un moment. son regard qui te scrute, le tien perdu sur ses traits tirés et épuisés. quelques jours.
tu souffles finalement. t'es juste passé chez ta mère. quelque heures. une nuit ou deux. t'as déjà perdu la notion du temps. tu sais pas trop. une semaine, peut-être un peu plus ou un peu moins. t'attendais juste ce moment, au fond, parce que même si jeff tu le détestais quand t'es partis, tu t'es rendu compte que ce con, il te manquait.
un peu.
un peu seulement, faut pas pousser non plus.
quand tu rentrais bourré, tu t'attendais à entendre sa voix désapprobatrice et tu t'attendais à l'entendre te gueuler dessus. avant de te souvenir que t'étais à new york. tu te pinces rapidement les lèvres. porte ouverte. entrouverte. branlante. tu sais pas. tu rentres lentement dans la petite maison, refermant la porte derrière toi. tu laisses tes yeux s'habituer à l'obscurité. tu sais pas quoi dire. quoi faire. désolé.
tu souffles finalement.
désolé de quoi ? t'en sais trop rien.
mais désolé quand même.

Invité

il se frotta les yeux machinalement, comme pour effacer les cernes. ces mêmes cernes creusées par les nombreuses larmes versées. ces mêmes cernes entretenues par l'anxiété et l'angoisse. il ne voulait pas que son frère remarque cette vie de débauche. même si c'était très mal partit pour ça. et puis, après tout. était-ce toujours son frère? après tout ce temps. certes leur sang avaient les mêmes gênes. mais était-il encore ce gamin paumé. était-il encore ce jeune plein de fougue. tellement de questions.
quelques jours. ah ouais. la mère. elle était tellement attachée à eux. peu importe les circonstances. elle serait toujours là, elle. même pour jeff, qui l'évitait depuis la mort de wendy.
et puis des excuses qui fusèrent tel l'éclair dans les ténèbres. à la fois violentes et inquiétantes, redoutées. danny l'éclair annonçant cette putain de tempête.
pourquoi tu fais ça. dit-il froidement sans même prendre la peine de le regarder.
il avait gardé une rancoeur profonde envers lui depuis tout ce temps. surtout depuis la perte de sa petite perle.
pourquoi maintenant. demanda-t-il comme s'il n'attendait, en réalité, aucune réponse.
il n'avait même pas envie de savoir ce qu'il faisait aujourd'hui. si il avait une famille, ou non. et puis, octavia qui avait parlé d'un enfant.. tout ça était brouillon. trop brouillon.
il tendit un café froid à son frère. preuve de son incapacité à savoir s'occuper de nouveau des personnes importantes à ses yeux.