débat – candidat n°1/Diego Vescovi

Arizona est une femme qui a l’habitude de s’investir dans les activités de la ville de Monterey. Ancienne mère au foyer, elle avait pour habitude de faire un peu de bénévolat à la mairie. Seulement depuis qu’elle avait ouvert sa galerie il y’a quelques années, son investissement s’était affaiblit. Toutefois, elle restait attentive à la vie de Monterey et cette campagne l’intéressait grandement. Elle se souciait de l’environnement qu’elle offrait à ses enfants et pour elle, il était hors de question de vivre dans une ville qui ne met pas ses enfants en sécurité. Cependant, la jolie rousse est une républicaine dans l’âme, elle est pour les armes mais seulement pour que les personnes puissent se défendre. Selon elle, il est important d’installer des détecteurs de métaux dans les lieux publics mais elle refuse de devoir se soumettre à quelconque contrôle par rapport à ce fusil de chasse qui repose dans un coffre fort et qui lui permet de défendre sa famille lorsque son mari n’est pas là. Elle comptait bien questionner ce cher Vescovi sur cette question. Au milieu de la foule, elle leva la main pour que l’organisateur lui tende un micro afin qu’elle s’exprime. « Bonjour, Arizona Jones  » commença la quarantenaire en insistant sur son nom de famille. Oui parce que toute la ville était au courant de la tragédie qui avait eu lieue au mariage de son beau-frère et de sa belle-sœur. « Vous indiquez dans votre programme un contrôle des armes à feu, est-ce que cela se limite aux lieux publics ou également au domaine de la vie privée ?  » demanda-t-elle au candidat avec une assurance dont elle seule avait le secret.

Diego n'avait pas été surpris de voir plus de haters que de lovers de son programme. Il avait pris un parti prix, il avait pris des risques. De plus, un ancien agent sportif essayant de devenir maître n'était pas la meilleure stratégie. Mais Diego ne faisait pas ceci pour la gloire ou le pouvoir, mais parce qu'il sentait qu'il pouvait faire une différence. Ce soir, il allait passer sur le grill et la première question ne manquait pas de piquant. Diego savait que son interlocutrice était curieuse de connaître sa réponse et qu'elle le testait. Elle voulait le pousser dans ses retranchements avec un sujet aussi brûlant. Elle avait beau dégager une certaine confiance, il ne se démonterait jamais. Diego avait confiance en ce qu'il disait parce que ce qu'il disait était ce qu'il croyait. Il n'allait pas non plus éviter la question ou ne pas y répondre comme font bon nombre de politiques aujourd'hui. Chaque jour dans les journaux ou sur internet Diego pouvait lire qu'un accident domestique avait eu lieu et la cause était souvent les armes. Une arme mal rangée, un enfant curieux ou pire un drame familial. Diego pensait cela légitime de donner sa position afin que les habitants puissent prendre une décision en connaissance de cause. « C'est une question légitime et je vais m'efforcer d'être le plus transparent possible. Le contrôle des armes que je prévois sera en grande partie dans les lieux publics. Il est cependant nécessaire de renforcer la sécurité dans le domaine de la vie privée. Je ne vous apprendrais rien en vous disant que chaque année, des milliers d'hommes, de femmes, mais également d'enfants meurent à cause des armes à feu dans le domaine privé. » Déclara Diego avant de faire une première pause. Il savait que cette information ne laisserait personne de marbre. Il voulait laisser l'audience prendre quelques instants pour intégrer ceci avant d'aller plus loin. « Il est donc nécessaire de rappeler, de sensibiliser les habitants de la ville à cette problématique. Je ne tiens pas à revenir sur le 2ème amendement de notre pays, je tiens simplement à diminuer le nombre d'accidents domestiques. Je pense que nous avons suffisamment de perte chaque année. » Continua-t-il. Il ne savait pas si cette réponse satisferait son interlocutrice ou l'audience, mais il avait parlé avec ses convictions. Il en changerait pas d'avis sur ce sujet et il préférait perdre cette campagne plutôt que de mentir. Diego ne se voulait pas alarmiste, mais prévoyant. Il refusait d'être le maire qui resterait passif quant à un problème qui prend de plus en plus d'ampleur.

Diego savait que son programme avait attisé beaucoup de curiosités, mais aussi de haters. Il allait devoir se battre pour défendre son programme. Au fond, il pensait que tout était déjà perdu, mais il n'était pas un lâcheur alors il allait se battre jusqu'au bout. Il croyait en son programme et il ne devait pas se laisser démonter. Une deuxième jeune femme pris la parole, apparemment il n'avait pas fait mouche auprès d'elles. Il était étonné puisqu'il pensait que les femmes étaient plus sensibles à la réglementation les armes que les hommes, mais il se trompait sûrement. « Je parle de renforcer les contrôles, de rendre moins évident le fait de pouvoir détenir une arme. Il est important de rappeler que les armes sont dangereuses sans un entraînement adéquat et qu'ils ne peuvent pas être dans les mains de n'importe qui. Si cela avait été fait auparavant, nous n'aurions pas à nous remettre d'un tel événement. » Lui expliqua Diego. Il n'essayait pas de jouer sur la corde sensible pour s'attirer la sympathie de la jeune femme. Il voulait être le plus transparent possible. « Donner davantage d'armes à nos forces de police n'est pas la solution. Mon idéal n'est pas d'en prendre à certains pour en donner à d'autres. » Continua le beau brun. Il ne savait pas si sa réponse allait plaire ou non. Il n'avait pas envie d'armer davantage la police notamment les petits nouveaux et devoir faire face à des bavures. « Je prévois de mettre des détecteurs de métaux notamment dans les collèges et les lycées par précaution. Je prévois également de mettre un agent de sécurité par établissement dans un premier temps. Je pense que le pouvoir de dissuasion est un outil fort. » Fini par lui dire Diego. Il espérait avoir répondu à l'ensemble de ses interrogations.

Arizona écoute attentivement la réponse de ce cher Monsieur Vescovi qui comme elle s’en doutait ne lui convient absolument pas. Il semble pour le contrôle des armes à feu également dans le domaine de la vie privée, chose qu’elle a du mal à comprendre en tant que fervente républicaine détentrice d’un fusil de chasse qu’il l’a aidé à se protéger les soirs où son mari n’était pas à la maison. Elle a donc du mal à comprendre sa position aussi tranchée. Soudain, son ancienne belle-sœur prend elle aussi la parole à son tour. Une fois encore le début de la réponse du candidat ne lui plait pas. Il ne semble pas vouloir revenir sur le 2e amendement de la constitution mais son discours semble évoqué tout le contraire. La mère de famille s’apaise un peu plus lorsqu’il évoque la mise en place de détecteurs de métaux dans les établissements scolaires de la ville. Elle ne veut qu’une chose, que ses enfants soient en sécurité. « Pardonnez-moi monsieur Vescovi mais je ne pense pas qu’un contrôle des armes dans le domaine de la vie privée soit nécessaire. J’ai vécu la majeure partie de l’enfance de mes enfants avec un mari absent, je peux vous assurer que j’étais bien heureuse et bien plus en sécurité d’avoir un fusil de chasse dans mon coffre fort. Surtout à Monterey où l’on sait que la richesse de notre ville et de nos maisons est souvent enviée. Entendez-là que personne n’est à l’abri d’un cambriolage ou d’une agression. Que dites-vous à des femmes comme moi où même à des hommes qui ne cherchent qu’à protéger leur foyer ? Que vous allez enlever le peu de sécurité que nous avons ? » dit-elle en campant sur ses positions. Elle ne voulait pas lâcher le sujet, il lui tenait beaucoup trop à cœur.

Diego avait l'impression que la jeune femme n'écoutait pas ce qu'il disait, elle était bloquée sur certains détails. Il comprenait qu'elle soit inquiète chez elle et qu'elle veuille se défendre, mais elle mettait des ouillères sur le fait que chaque jour des enfants se tuent avec les armes de leurs parents. Il voulait trouver une façon de lui faire comprendre son point de vue, mais il avait l'impression que c'était peine perdue. Cependant, en la voyant retourner ses paroles contre lui il se décida à parler. « S’il vous plait Madame ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. » Commença par lui dire Diego. Il ne voulait pas forcément avoir le dernier mot, mais avoir la chance de dire ce qu'il pensait. Ainsi elle pourrait voter en son âme et conscience. Il aurait été aussi transparent que possible. « Je parle d’un contrôle des armes dans le domaine privé notamment afin de rappeler aux personnes en possédant une les règles de sécurité comme par exemple en le gardant bloqué dans un coffre-fort à l’abri des regards des enfants. Si cela peut éviter des milliers de morts d’enfants et d’adolescents chaque année je pense que le jeu en vaut la chandelle, vous n’êtes pas d’accord ? » Lui demanda le beau brun. Elle avait le choix de répondre ou pas. Il espérait qu'elle allait laisser la parole à quelqu'un d'autre. Il serait tout à fait d'accord de ne pas être d'accord avec elle. Mais elle n'avait pas l'air d'une jeune femme qui lâchait le morceau et malheureusement elle l'avait pris en grippe.