le temps des regrets (w/elena)

voilà près de trois semaines que macey a été libérée de prison, trois semaines qu'elle n'a vu personne. la vérité, c'est qu'elle a honte et qu'elle est en colère, en colère contre les autres, en colère contre elle aussi. elle s'en veut d'avoir été si stupide, si naïve, d'avoir cru au prince charmant et aux amitiés éternelles. c'est ce qu'elle se dit, assise sur ce banc dans le parc. elle se dit qu'elle a du merdé quelque part pour que personne ne la croit, pour que tout le monde ait cru qu'elle était capable de commettre un meurtre. elle soupire, elle en a marre. marre de pas réussir à vivre sa vie comme avant, marre du regard des gens, marre des hypocrites qui lui sourient. alors elle s'est enfermée dans sa bulle et elle veut pas qu'elle éclate parce qu'elle est pas prête à reprendre son quotidien, pas prête à sourire, à discuter, à chanter. pourtant, quand un minuscule ballon vient s'écraser contre ses pieds, un sourire étire ses lèvres. la propriétaire du jouet est haute comme trois pommes et ses pas sont mal assurés. elle se dirige vers macey et tend les bras vers son ballon, l'air assez triste que l'objet se soit échappé. macey, elle calcule plus vraiment ce qu'il se passe autour, tout ce qu'elle voit c'est ce petit bout qui commence à peine sa vie, ce sourire innocent qui ne demande qu'à être aimé. elle attrape le ballon et s'avance vers la gamine, le sourire aux lèvres pour la première fois depuis longtemps. tiens, jolie petite princesse. macey, elle entend pas les pas se rapprocher, elle se rend pas compte que sa bulle est sur le point d'éclater. elle entend une voix qui appelle, caterina c'est sûrement le prénom de la petite. ce qui la gêne surtout, c'est la voix, une voix qu'elle a l'impression de connaitre. alors elle se redresse, prête à tout affronter et lève les yeux vers la silhouette qui se tient à présent devant la gamine. macey déglutit, elle s'attendait pas à ça. elena. qu'elle prononce détachée. elle est froide, distante, elle sent la colère qui remonte. elena, c'était son ami, avant. avant qu'elle rentre en prison, puis un jour, elle n'a plus eu de nouvelles, aucunes. macey, elle sent les larmes lui monter, mais elle ravale, parce que c'est fini la petite fille qui pleure.

Il faisait beau aujourd’hui alors Elena avait emmené Caty au parc. La petite fille adorait être dehors et la jolie brune avait pris l’habitude de la sortir dès qu’elle le pouvait. Généralement, elle venait en compagnie de Larry ou bien il les rejoignait. Son meilleur ami adorait encore plus que sa filleule être dehors avec elle. Elle eut un petit sourire triste en pensant au brun. Larry lui manquait, il faudrait bien qu’un jour ils arrivent à passer ce cap. Elena savait qu’elle avait blessé son ami en emménageant même provisoirement chez le père de sa fille mais elle n’y pouvait rien. Les choses s’étaient enchainées tellement vite qu’elle n’avait guère eu le temps de réfléchir. Bref, c’était quelque chose qui était faite et malgré leur dispute, Elena ne le regrettait pas.
Elle s’installa avec sa petite fille dans leur coin habituel et la jeune maman laissa Caty jouer avec sa petite balle. Elle adorait ce jouet et depuis qu’elle marchait à peu près correctement, Caty adorait aller chercher la balle. Un petit coup de fil l’interrompit dans sa surveillance. Le temps de prendre son téléphone et la petite friponne était déjà loin d’elle. Elena pouvait toujours la voir mais elle n’aimait pas trop cette velléité d’indépendance. C’était bien trop tôt !

« Caty ! »

La petite chipie, si elle entendait la voix de sa maman, ne se retourna pas toute occupée à aller chercher sa petite balle. Soupirant, Elena la suivit et reprit

« Caterina ! »

Généralement, lorsqu’elle entendait son prénom en entier, la petite s’arrêtait car elle savait qu’une gronderie n’allait par tarder mais décidément aujourd’hui Miss Caty n’en faisait qu’à sa tête. Sa maman la rattrapa bien vite mais ce à quoi elle ne s’attendait pas c’était de se retrouver avec Macey.

« Macey », la voix d’Elena était aussi froide que celle de son amie d’antan.

Macey n’avait pas daignait répondre à ses messages alors qu’elle avait besoin d’une oreille attentive. Elena lui en voulait de cette  indifférence alors qu’elles avaient tant partagé toutes les deux. Elle se baissa pour prendre sa fille dans ses bras en lui disant

« Toi ma petite fille, on va avoir une petite discussion à la maison toute les deux ! »

Puis relevant le regard vers la brune qui n’avait pas bougé, Elena lui dit alors

« Bon ben… Je te dis au revoir. Ce n’est pas comme si nous avions beaucoup de choses à nous dire n’est-ce pas ? »