playing with fire. (lloyd)

Laissant Rhett à son verre d'eau de javel et son rôle de garde du corps tu quittes le bar pour rejoindre le second rang et plus exactement Lloyd venant à peine de s'asseoir en compagnie de sa cavalière. Choix plus que douteux sur lequel tu t'interroges depuis que tu les as aperçu ensemble mais tu ne parviens pas à obtenir la moindre explication. Bien au contraire, il semble s'amuser à tourner autour du pot cherchant même à détourner la conversation sur un sujet plus fâcheux encore. « Have fun? Sérieusement, t'avais pas mieux en stock? » déclares-tu en lui adressant un haussement de sourcil, te plantant devant lui tu jettes un bref regard à Gysèle lui décrochant un sourire discret, suffisant pour rester courtoise, trop bref pour exprimer réel un enchantement « Salut Gysèle.. Je te l'emprunte deux minutes si ça ne te dérange pas. » en vérité t'attends pas sa permission, ni vraiment celle de Lloyd, l'attrapant par le bras pour le traîner à ta suite. Lorsque tu vous juges assez à l'écart pour avoir une conversation sans gêner les autres convives tu t'arrêtes pour lui faire face, « Bonne diversion.. Mais pas assez bonne. » pas assez bonne pour toi, qu'il se joue des autres autant qu'il veut mais il devrait savoir depuis le temps qu'il faut bien plus que quelques sous-entendus déplaisants pour te faire lâcher prise. Tu passeras sur son allusion horripilante à son propre mariage, cérémonie à laquelle tu es allée à reculons mais où tu as fait l'effort de sourire, de danser, de jouer ton rôle de témoin à merveilles. Terrible affront qu'il ose remettre sur la table aujourd'hui pour éviter de s'expliquer. Au mieux il t'a laissé surprise quelques minutes, mais t'as senti ensuite l'exaspération envahir tes vaisseaux. « Je peux savoir à quoi tu joues? » t'emploies un ton qui sent fort les reproches tu ne t'en caches pas, tu trouves son initiative très discutable, parmi toutes les femmes qu'il aurait pu inviter aujourd'hui il a fallu qu'il jette son dévolu sur celle-ci.

Il est en pleine discussion avec Gysèle depuis quelques minutes déjà quand une voix sur le côté attire son attention. Ils se connaissent trop bien. Dès le début de la phrase, il devine qu’un certain courroux va s’abattre sur sa personne. Est-ce vraiment son « have fun » qui la dérange ou le restant de son dernier message ? Il cherche à le deviner dans son regard, dans sa manière de se comporter. Il n’entre pas dans la discussion, le jeu l’intéresse mais ils ne sont pas seuls. Et puis, elle ne lui laisse pas le temps, son attention se tourne déjà vers son binôme. L’ombre d’un sourire amusé nait au coin des lèvres de Lloyd. Alors que Scar le saisit par le bras, il se lève tout en s’excusant. « Je reviens vite. » C’est limite s’il ne fait pas un clin d’œil tant la situation l’amuse. Il a l’impression d’être un enfant qui a fait une énorme bêtise et qui va se faire réprimander par sa maman. Va-t-il baisser la tête et le regard pour lui demander pardon et promettre qu’il ne recommencera plus cette bêtise ? L’espoir fait vivre. Scarlett choisit un champ moins miné que les rangées de chaises. Ils sont un peu à l’écart de ce qu’il constate, et déjà elle rattaque. « Elle est bonne, mais tu es meilleure. » Il va devoir hausser le niveau s’il ne souhaite plus se faire prendre par la patrouille à l’avenir. Il n’a pas le temps de croiser les bras qu’ils entrent dans le cœur du sujet. Son jeu. Un jeu dans lequel il détermine les règles. Il les modèle comme bon lui chante. Jusqu’alors en ce jour, elles sont passées inaperçues. Personne n’a rien remarqué sauf elle. Il sent le reproche dans sa voix, ce n’est tout de même pas celui de ne pas l’avoir invitée à jouer avec lui ? « Si je réponds que je ne joue pas, on assistera à une guerre au lieu d’un mariage. » Ce n’est pas une question, seulement l'évidence d’une réalité plus ou moins proche. « Est-ce que tu détestes également Gysèle ? » D’abord Margaret. Ensuite elle. Cela commence à faire. Si indirectement, il a tenu compte des propos de son amie et ne couche plus avec la milliardaire de Monterey depuis leur dernière discussion à son sujet, Lloyd n’est pas prêt de céder et de dire amen à tout. « Je ne sais pas ce qui me dérange le plus Scarlett. Les reproches dans ta voix sur mes potentielles intentions, ou le fait que tu te présentes devant moi, en te plaçant limite comme son cerbère. » Il ne prononce pas son nom. Cela serait une perte de temps car l’un comme l’autre sait de quoi il est question. Ou de qui plutôt. Elle est contrariée qu’il ait invité Gysèle. Il l’est aussi qu’elle le lui reproche. Les voilà à égalité, ce qui ne les avance guère.

Son petit sourire satisfait ne quitte pas ses lippes et tu devines sans grand effort qu'il est en train de prendre son pied, t'ignores ce qu'il a en tête mais tu peux percevoir que pour le moment il s'en réjouie parfaitement. T'es pas étonnée, Lloyd c'est ce gosse qui joue avec une fourmilière, sauf que sa fourmilière à lui est constituée des personnes qui l'entourent, aujourd'hui Gysèle est compris dans le lot et t'es persuadée que tout ceci va très mal tourné. Lui ne s'en inquiète pas évidement. « Bah voyons ! » tu ne cherches pas à retenir les quelques éclats de rire qui s'enfuient de ta gorge, t'y crois pas un seul instant, en réalité, l'idée même qu'il puisse être sérieux provoque chez toi un rire instinctif tant l'idée te paraît improbable. « Tu voudrais me faire croire que tu sors vraiment avec cette femme? Maman, fleuriste, qui aime les longues balades sur la plage... Elle est faîte pour toi tu as raison ! » de nouveau tu lui ris au nez parce que t'es intimement convaincue que Gysèle n'est absolument pas son genre de femme. T'as rien contre elle, tu sais juste que le côté fleur bleue et optimiste c'est franchement pas la tasse de thé de ton ami. « Je ne la déteste pas, je comprends juste pas pourquoi tu l'as invité. Si tu cherches un passe-temps t'en as à l'appel des nanas ! » sa question ayant eu pour effet de t'irriter ton ricanement cesse instantanément, remplacé par un regard désapprobateur. T'encaisses mal son "également" cernant rapidement à quoi il fait allusion, t'aurais mieux fait de te casser une jambe ce jour-là plutôt qu'évoquer l'incident Margaret Fletcher. Cependant tu finis par ne plus être la seule à faire des reproches, les siens tu les accueilles avec un froncement de sourcils trahissant ton incompréhension, t'arrives pas à croire qu'il essaye ainsi de retourner la situation. Il croit que ta démarche est motivée par de potentielles inquiétudes pour l'état de Rhett, il ne s'agit pas de Rhett, il s'agit de lui, t'aimerais savoir pourquoi il s'entête à jouer avec les nerfs de ton ex sans autre raison apparente que son petit loisir. « Je rêve, c'est quand même toi qui t'es mis en tête de brancher son ex-femme ! Alors hmm c'est quoi hein? Un concours de circonstances? Un heureux hasard? » t'es curieuse de connaître le prétexte qu'il va inventer pour justifier ce soudain rapprochement entre eux, t'es prête à parier qu'il ne crachera pas le morceau sur ses véritables motivations, il va encore te sortir un coup fourré de son chapeau magique. C'est pas toi qui amène Rhett sur le tapis, c'est lui, sinon pourquoi venir avec elle? Ce n'est pas comme s'il n'avait pas l'embarras du choix.

Qu’il réponde ou qu’il ne réponde pas, cela ne change rien. La guerre est déclenchée avant même qu’ils ne s’en rendent compte. Ce n’est pas forcément de leur ressort. C’est seulement que les conditions sont réunies. D’un côté une Scar qui semble d’humeur ronchonne non uniquement par la faute de Lloyd, et de l’autre un Lloyd joueur peut être perturbé par sa rencontre de quelques secondes avec ses anciennes petites nièces. On mélange les deux, et cela fait un mélange tonitruant. Suffisant pour empêcher quiconque de les approcher avant qu’ils n’aient terminé de régler leurs comptes. Car ils en sont déjà là, au règlement de compte. « Je ne sors pas avec toutes les femmes qui m’accompagnent. Mais c’est gentil de t’inquiéter de ma vie sentimentale. » Il répond, plus sèchement qu’il ne le désire. Du moins, il balance une phrase sans répondre à la question. C’est de sa faute aussi. Elle lui rit au nez, lui prête des intentions qu’il n’a pas. Car non, il ne sort pas avec Gysèle et pour ce qui est que ça se produise dans un futur proche, ce n’est pas non plus prévu. Sa présence avec lui n’a rien à voir avec une histoire de coucherie, encore moins de type de femmes. Il ne sait pas à quel jeu joue Scar, mais cela commence à l’agacer. Surtout qu’elle en remet une couche. Elle le condamne d’avance, voilà qui l’énerve intérieurement. « Donc si je te suis, je pouvais venir ici avec n’importe qui, sauf elle. Il y a d’autres noms sur ta liste de personnes non grata ? que je sache pour ne pas te mettre de mauvaise humeur la prochaine fois. » Margaret. Gysèle. Elle a beau s’en défendre, même si elle ne déteste pas la seconde, elle n’apprécie pas qu’elle lui tourne autour. Ou plutôt qu’il lui tourne autour. Connaissant Lloyd, il y a peu de chances qu’il écoute et suive la liste des indésirables. C’est même tout le contraire et c’est même étrange que Scar n’use pas de psychologie inversée pour le dissuader. Elle rentre plutôt dans son jeu quand il évoque Rhett sans le citer. C’est étrange, il mène le jeu et cela lui parait bien trop facile à son goût. « Figure-toi que c’est effectivement un heureux hasard. Son fils joue en ligne, tout comme moi. Elle a appris qu’il y avait un joueur qui venait de Monterey, a cru à un pédophile et a cherché à entrer en contact avec. Tu penses encore que j’ai provoqué cette rencontre ou tu vas revenir à la raison ? » Il n’a fait qu’utiliser à son avantage une rencontre non planifiée. Certes, cela joue en sa faveur, sur bien des plans vu les choses qui lui trottent en tête, mais on ne peut pas lui reprocher d’être allé sonner à la porte de Gysèle, ni de l’avoir bousculé en pleine rue pour démarrer un dialogue. Il soupire. « Normalement, nous ne sommes pas censés nous engueuler comme des chiffonniers pour ce genre d’occasion, mais plutôt être d’accord sur le fait que les futurs mariés vont commettre une erreur, et qu’il y a trop de joie dégoulinante dans le coin. » Voilà qui les ressemble davantage. Sauf que là, ils n’en sont pas du tout à ce point. Uniquement car il a eu le malheur d’inviter Gysèle et que cela déplait à Mademoiselle Lavon.

Comme à son habitude il élude tes questions, prends grand soin de répondre à côté tout en sachant qu'il ne fait qu'ajouter à ton agacement. Tu te fiches bien de qui l'accompagnerait à ses noces, t'ignorais même jusqu'à sa présence quelques minutes auparavant, ce qui te contrarie c'est ce manque évidement de franchise. Il cherche à te faire croire à l'invraisemblable comme si t'étais une de ses vulgaires marionnettes qu'il manipule à sa guise. Le pire est à venir, tu ne le perçois pas encore mais tes accusations ont tôt fait d'effriter sa bonne humeur, tu n'es pas la seule à perdre ton sang froid et à être irritée par la situation. Son ton devient plus sec, son regard moins jovial, il faut croire que même en public et en terrain neutre vous avez bien du mal à ne pas vous quereller. Tu te renfrognes encore d'avantage lorsqu'il ose remettre en question tes reproches, comme si t'étais complètement ridicule d'envisager que son choix de cavalière est parfaitement orchestré. Il feint l'étonnement, presque scandalisé de se retrouver au banc des accusés et cette fausse surprise renforce ton exaspération « Oh arrête ton cinéma par pitié ! » lui réponds-tu aussitôt en levant les yeux au ciel excédée « Epargne-moi le couplet où tu prétends être blanc comme neige en me faisant passer pour la parano de service ! Fais pas comme si te pointer avec elle était parfaitement anodin. » croisant les bras sur ta poitrine t'écoutes ses explications douteuses d'une oreille distraite, ton attention accrochée derrière son dos, t'observes Rhett s'interposer entre Lauren et Feddie, il saisit ton ami par le col pour le forcer à s'éloigner. C'est la journée des cons décidément, soupirant face à cette scène t'ignores si Lloyd le prendra pour lui, tu t'en moques, t'es qu'à moitié convaincue par sa rencontre fortuite avec Gysèle et Sam. « Ok, vous vous êtes rencontrés par hasard soit. Copiner en revanche, c'était un choix. » c'est bien ce désir de vouloir soudain se fréquenter que tu trouves louche, plus il tente de te persuader de son innocence plus t'as l'impression tenace qu'il te prend pour une idiote et ça te crispe grandement. « Comme tu veux, de toute manière quoi que tu prépares.. ça ne marchera pas. » conclus-tu en haussant les épaules, t'acceptes la trêve puisqu'il semble vouloir changer de sujet et apaiser les tensions. « Qui sait? Peut-être que les mariés ne commettent pas d'erreur. » t'en crois pas un traître mot, pour toi il est clair qu'ils filent droit à l'échec.

Il ne ment pas. Certes, il ne dit pas la vérité, mais il ne ment pas. Et elle ne le croit pas. Comme souvent, comme toujours. A croire qu’il se promène avec une queue de diable dans son dos. Ou deux petites licornes. Tout sauf une auréole sur la tête. Rien qui ne mène Scarlett à ne pas accorder de bénéfice du doute à ses propos. Il peut comprendre. A sa place, il serait sceptique. Cela n’en demeure tout de même pas vexant. Elle le remet en doute alors qu’il lui fait confiance. Il y a de quoi attiser son côté gamin boudeur, sauf que là, il n’a aucune envie de bouder, ni de faire la tête. Il s’énerve, il râle. Il s’exprime sans mettre de forme, fait encore preuve de politesse, mais au lieu d’apaiser cette femme, il ne fait qu’envenimer la situation. Comme quoi elle n’est pas la seule qui devrait user de psychologie inversée. Il soupire, exaspéré. « Je ne savais pas qu’il serait présent, donc à moins d’être devin, cette rencontre est l’œuvre du pur hasard. Je voulais juste sortir, t’écouter. » Aller de l’avant. N’est-ce pas ce qu’elle attend de sa part ? C’est ce qu’elle dit dans tous les cas, mais ce n’est pas ce qu’il doit faire, du moins pas dans des conditions qu’elle n’approuve pas. Le hasard peut bien ou ne pas bien faire les choses, cela ne change rien. Il esquisse une moue quand elle parle de choix. Effectivement, il ne lui donne pas tort. « Tu marques un point, je te l’accorde pour le choix. Sauf qu’il y a une donnée que je n’avais pas envisagé. » Comme celles de ne pas trouver la compagnie de Gysèle si désagréable que cela. C’est même tout le contraire. Va-t-elle enfin accorder foi à ses propos ? A ce stade-là, il ne s’en préoccupe plus. Il s’est déjà trop exposé, trop avancé dans ses mots, chose qu’il ne fait presque jamais. Et puis, il n’a pas envie de se prendre davantage la tête. Même s’il ne croit plus au mariage, il respecte certaines choses. Si catastrophe il doit avoir lieu, cela ne viendra pas de lui. Alors, il détourne la discussion sur cette joie qui les entoure, cet enthousiasme que ni l’un ni l’autre ne partage. Il jette un regard adouci à Scar. « Tu serais presque crédible face à un étranger. » Ce qu’il n’est pas. Le mariage, c’est de la merde. Les vœux prononcés également. « Mais nous ne sommes rien pour leur dire, alors on va se contenter d’admirer le début de leur chute. » Elle commencera au moment où ils se diront oui. Il en est persuadé peut-être car il songe à son propre mariage. Il jette un œil en direction de Gysèle, un peu plus loin. « Je ne ferai pas d’esclandre aujourd’hui. » Pas de promis, ni de je te le promets. Sa phrase résonne à elle seule comme une promesse.

» keep in happiness (lloyd)
» BIG BOYS DON'T CRY w/ Lloyd
» Fire and crime (Ft. Amber)
» 714-368-2113 - Lloyd Kane
» once you care, you're fucked. (lloyd)